Une heure, une vie
Une heure, une vie
de Jeanne Benameur
Ed. Thierry Magnier
8,90€ / 90 p. / 2004
La 4ème de couverture : Famille décomposée tranquille... Les parents d'Aurélié se séparent sans drame. Bien. Si bien qu'Aurélie ne trouve plus de place pour dire sa peine. Traversée de questions sur l'amour, déchirée de ne pas oser en parler, elle n'a d'issue que dans le mensonge. Après le week-end chez son père, dans le train qui la ramène chez sa mère, Aurélie s'invente donc une vie chaque fois différente, toujours tragique. Elle la raconte... et si l'histoire est imaginaire, les larmes ne le sont pas. Qui pourra l'aider à parler vraiment ?
Mon avis : Ce roman est un petit bijou ! Le récit commence tranquillement, l'air de rien, on se dit que l'on va lire l'énième histoire d'une ado dont les parents divorcent. Et rapidement, on se souvient qu'on lit un Benameur, et que ce roman a tout l'air d'être bien plus que ce qu'il ne laisse présager. Tout ce qui y est raconté sonne tellement juste que c'est presque flippant. Je me demande comment elle écrit, où elle trouve son inspiration. Pose-t-elle des questions à des ados ? En tout cas, elle les comprend très bien ! Certaines des émotions décrites m'ont fait directement repartir à cette époque de ma vie tant ce qu'elle écrit est réaliste.
C'est un roman vraiment percutant sur la façon d'appréhender le fait que les parents se séparent mais que la vie continue et que chacun doit trouver sa place, que la vie est faite de changements et que ce n'est pas toujours facile de s'y habituer. C'est également pour l'héroïne le moment de quitter le cocon, de découvrir que tout ces changements, c'est également parce qu'elle devient adulte et qu'elle devra créer sa propre vie, indépendamment de celle de ses parents. Et ce n'est pas forcément évident.
J'ai beaucoup aimé le passage où elle se met à mentir dans le train, pour pouvoir évacuer sa tristesse et son mal être. C'est le moment où elle voudrait rester enfant et ne pas affronter la réalité. Mais finalement, cela agit comme une thérapie sur elle. D'ailleurs d'un certain côté ça m'a fait penser à Syngué sabour Pierre de Patience dont on a pas mal entendu parler ces derniers temps puisque l'adaptation cinématographique va bientôt sortir. Aurélie a besoin de parler, et comme chez elle ce n'est pas possible, elle va parler dans le train, quelle que soit la personne qui veut bien l'écouter, et même si c'est pour dire des mensonges.
Un roman que je conseille vivement !!
Le seul petit bémol de ce livre : sa couverture. Je ne suis vraiment pas fan des couvertures de cette collection chez Thierry Magnier (je n'aime pas la forme non plus d'ailleurs). Je trouve les dessins vraiment vieillots et si Noukette n'avait pas fait un challenge Jeanne Benameur, je ne l'aurai jamais ouvert ! La nouvelle édition n'est pas beaucoup mieux...
Ce billet participe au challenge Jeanne Benameur organisé par Noukette
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur