Les drOits de l'hOmme en Chine

Lorsqu'en 2001 la Chine avait été choisie par le Comité International Olympique pour accueillir les Jeux d'été de 2008, le CIO espérait ouvertement que cela contribuerait à améliorer les droits de l'homme dans ce pays. Malheureusement, les réformes attendues ne semblent pas voir le jour.

Dessin de Frep sur Crayon de nuit

La peine de mort est toujours d'actualité en Chine. 80% des exécutions mondiales y ont lieu. On compterait 2790 condamnations à mort en 2006, mais le chiffre est surement minoré. 68 infractions sont passibles de la peine de mort, dont la fraude fiscale et le détournement de fonds.  Au delà du problème de la peine de mort, se greffe un second problème : celui du prélèvement d'organes. En effet, une importante activité lucrative s'est développée autour de la vente d'organes de personnes exécutées. Des spécialistes chinois de la transplantations d'organes ont annoncé en 2006 que 99% des organes transplantés venaient de prisonniers exécutés.

La "rééducation par le travail" concerne aujourd'hui plusieurs centaines de milliers de personnes. Cette "rééducation" est utilisée pour garantir la sécurité aux Jeux Olympiques. Les peines peuvent aller de 1 à 4 ans. Il n'y a aucun procès ni inculpation car les infractions sont jugées comme "mineures".

Les "défenseurs des droits de l'homme" (avocats, conseillers juridiques, journalistes...) sont souvent victimes de détentions arbitraires, de torture et de harcèlement.

La Chine est l'un des premiers exportateurs d'armes au monde, notamment dans les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Les armes sont souvent destinées à des pays où elles risquent fort d'être utilisées pour commettre de graves atteintes aux droits de l'homme.
La Chine vend, par exemple, des armes au Soudan alors que celles-ci sont utilsées dans le conflit du Darfour. Il faut rappeller aussi que la Chine est la première cliente du pétrole soudanais (ceci explique peut-être sûrement cela...)
Elle fournit également des armes au Népal qui connaît un conflit civil armé : les armes chinoises servent à réprimer les manifestants qui demandent la démocratie.

Le gouvernement contrôle tout sur Internet (voir mon billet de vendredi).  Les condamnations pour "divulgation de secret d'Etat" ou "subversion" sont très courantes. En 2007, 742 personnes ont été arrêtées pour "subversion du pouvoir de l'Etat". Il est également interdit de remettre en cause le monopole du parti communiste (ce qui veut dire qu'est interdite toute opinion divergente au niveau politique ou religieux).

A Pékin (et en Chine en générale) on constate de nombreuses discrimination à l'égard des migrants ruraux, des femmes et des clandestins nord-coréens (environ 100 000).   

Dessin de Martin Vidberg dans L'actu en patates

Le véritable problème semble être la différence de point de vue. En effet, pour les chinois ce sont les conditions matérielles qui font les droits de l'homme. L'augmentation du niveau de vie des chinois ces dernières années est donc pour eux synonyme d'amélioration de la situation des doits de l'homme.

+ d'infos :
>Les Noirs interdits de bistrots à Pékin (Courrier International)
>L'action des militants protibétains figure dans la presse chinoise (Courier International)
>Ai WEiwei dénonce le manque de libertés en Chine (Courrier International)
>JO : des sportifs se mobilisent pour les droits de l'homme (Le Monde)
>JO : l'acte de naissance de la surpuissance chinoise (Rue89)
>Nicolas Sarkozy ne rencontrera pas le Dalaï Lama (Le Monde)
>Pas de noirs dans les bars à Pékin : attention aux rumeurs (Rue89)
>Sarkozy, Pékin et le Dalaï Lama : une bérézina diplomatique (Rue89)
>JO : le perdant-perdant de Nicolas Sarkozy (Agoravox)
>La situation des droits de l'homme dans le monde : la Chine (rapport d'Amnesty inernational, 2007)
>République populaire de Chine : conflits et atteintes aux droits humaines un commerce des armes en pleine expansion (rapport d'Amnesty international, 2006)
>Chine : à l'approche des Jeux olympiques, des promesses non tenues en matière de droits humains (rapport d'Amnesty international, 2006)