Idiss [BD]

Idiss
d'après Robert Badinter
de Richard Malka (texte)
et Fred Bernard (dessin)

Ed. Rue de Sèvres
2021 / 128 p. / 20€

Le résumé de l'éditeur : « J'ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l'Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d'une destinée singulière à laquelle j'ai souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d'amour de son petit-fils. »

Mon avis : Je connais bien sûr Robert Badinter, pour son engagement politique et notamment contre la peine de mort (j'avais fait mon dossier de TPE sur ce sujet), mais je ne connais pas du tout ses écrits plus personnels comme Idiss dans lequel il parle de sa grand-mère. 

Cette bande-dessinée est une adaptation du récit de Robert Badinter. Une BD que je n'avais pas vraiment vu passer à sa sortie, mais que j'ai eu l'occasion de croiser plusieurs fois ces derniers temps et notamment une collègue qui en a parlé à ses élèves. Je me suis donc empressée d'emprunter cette BD à mes parents (mes dealeurs de BD personnels) pour découvrir l'histoire de la grand-mère de Robert Badinter qui a traversée le 20è siècle. 

Idiss est née en 1863 en Bessarabie (actuelle Moldavie). Elle vit avec son mari, ses deux garçons et ses beaux-parents dans un shtetel (village juif). Son mari, soldat, est absent pendant de longues années. Leur vie est très pauvre et Idiss fait tout ce qu'elle peut pour survivre avec ses enfants, quitte à être un peu dans l'illégalité. Et puis le mari rentre et la vie s'améliore, une petite fille, Chifra, nait. Parallèlement, on suit quelques événements politiques qui ont lieu en Europe. Les juifs commencent à craindre pour leur vie un peu partout. De nombreux villageois partent aux Etats-Unis ou en Palestine ou un état Israélien commence à être évoqué. En 1903, des villages de juifs sont massacrés en Bessarabie et la famille décide d'émigrer à Paris. Avroum et Naftoul, les deux aînés partent d'abord, puis le père et enfin Idiss et sa fille Chifra. La vie parisienne est totalement différente. Les hommes montent un commerce de textile et rapidement leur niveau de vie augmente. Ils travaillent beaucoup et accèdent à la bourgeoisie, aménagent dans de beaux quartiers. Au fil des années, les trois enfants se marient et fondent une famille. Idiss est toujours là, ce qu'elle aime c'est passer du temps avec ses petits enfants donc Claude et Robert Badinter, les fils de Chifra. Quand arrive la 2nde guerre mondiale, toute la famille doit s'éloigner de Paris, puis se cacher en zone libre. Idiss est malade et meurt en 1942. Puis ce sont ses deux fils et son gendre (le père de Robert) qui mourront, en déportation.

L'histoire d'Idiss est belle et triste à la fois. Idiss à traversé l'Histoire et peut représenter la mère juive qui à dû se battre pour faire survivre sa famille. Son histoire peut facilement être généralisée. 

J'ai beaucoup aimé cette bande-dessinée qui nous dépeint une famille aimante et soudée malgré les difficultés. A travers l'histoire individuelle de cette famille, c'est l'Histoire avec un grand H qu'on découvre. 

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur