VOx
de Christina Dalcher
Ed. Nil
22 € / 2019 / 432 p.
La 4ème de couverture : Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…
Mon avis : Vox est un roman dont j'avais beaucoup entendu parler depuis sa sortie et qui me faisait très envie ! Le début est vraiment impressionnant et la lecture s'est faite dans une sorte de malaise. On découvre les Etats-Unis dans un futur proche où le nouveau gouvernement a instauré des lois drastiques : le couple hétérosexuel est la norme obligatoire, les femmes restent à la maison s'occuper du foyer, et surtout, elles n'ont pas le droit de dire plus de 100 mots. Pour qu'elles respectent cela, elles ont toutes un bracelet, un compte-mots qui leur envoie une décharge électrique si elles dépassent le maximum autorisé. Depuis un an, Jean et sa famille ont pris l'habitude de cette nouvelle vie.
Je suis vraiment entrée dans cet univers dès le début, à tel point qu'à un moment mon fils m'a posé une question pendant que je lisais et je me suis surprise à réfléchir à la façon dont j'allais lui répondre pour utiliser le moins de mots possibles !!
Jean est une scientifique réputée. Elle travaille sur les neurosciences, et plus particulièrement sur les personnes qui ne s'expriment plus de façon cohérente suite à un accident. Mais depuis un an elle a dû tout mettre de côté pour s'occuper de son mari, qui lui travaille près du Président, et de leurs quatre enfants. L'aîné de 17 ans, Steven, est de plus en plus embrigadé par ce qu'il entend à l'école. Il trouve normal que les femmes restent à la maison car si la société a autant de problèmes, c'est bien à cause d'elles. Quant à la petite dernière de 5 ans, Sonia, c'est elle qui inquiète le plus Jean. Elle était si petite lorsqu'on lui a installé son compte-mot qu'elle ne se souvient même plus d'avant et à pris l'habitude de parler le moins possible, sans que cela ne semble la gêner.
C'est une société dystopique assez horrible que nous dépeint l'autrice dans Vox. Cela dit, on voit bien qu'elle veut amener le lecteur à se poser des questions sur la société actuelle, sur les dirigeants (il y a une référence assez explicite à Obama et Trump), sur l'engagement politique. Il est question du courage de s'élever contre ce que l'on pense mauvais, quoi qu'il en coûte.
J'ai beaucoup aimé ce roman, à proposer dans les CDI de lycée sans hésiter.
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