L'enfer au cOllège
L'enfer au collège
d'Arthur Ténor
Ed. Milan poche junior
Coll. Tranche de vie
5,50€ / 2012 / 85 p.
La 4ème de couverture : Jour de rentrée pour Gaspard. Nouveau collège et nouveaux copains ? Pas vraiment. Anthony, la grande gueule de sa classe, a décidé de lui pourrir la vie. Juste pour rigoler, parce qu’il a une tête de premier de la classe. Ça commence par de mauvaises blagues. Rien de bien méchant. Puis la cruauté prend le pas. De plus en plus fort…
Mon avis : Depuis le temps que j'entendais parler de ce roman, je me suis dit qu'il fallait l'acheter pour mon collège. Comme beaucoup de mes aquisitions, j'en ai profité pour le lire avant sa mise à disposition.
L'enfer au collège est un récit poignant sur le harcèlement comme il doit y en avoir dans tous les collèges. Le récit est composé de chapitres dont le point de vue alterne : Anthony, le "bourreau" raconte ce qui s'est passé à un adulte, à la première personne. Le lecteur découvre au fil de son récit des choses de plus en plus graves. Anthony ne semble pas vraiment avoir conscience de la gravité de certains faits (pour d'autres oui). On ne sait pas qui est l'adulte qui lui pose des questions. J'ai bien aimé avoir des indices au fur et à mesures qui contredisaient mes soupçons (le principal ? Un policier ? ...) Les autres chapitres racontent le point de vue de Gaspard, la "victime", cette fois à la troisième personne. Ce récit-là est plus objectif, plus neutre.
Gaspard et Anthony entrent au collège en même temps et en plus d'être dans la même classe, habitent dans le même lotissement. Ils se cotoîent donc beaucoup. Anthony n'est pas réellement un caïd mais il a une force de caractère qui fait qu'il s'impose facilement aux autres. Gaspard est plus dans son monde. Il aime la solitude et la nature, il est un peu différent des autres. C'est cette différence qui va gêner Anthony. On sait bien qu'au collège, encore plus qu'ailleurs, être différent c'est risquer de se faire remarquer, et de façon négative. Petit-à-petit, Anthony va tenter de faire ployer Gaspard (et il va y réussir!) : des petites claques, un sac caché, une trousse éparpillée dans les couloirs... Des "petites" choses quotidiennes que nous, les profs, savons bien qu'elles se passent dans notre dos chaque jour. L'intelligence d'Anthony c'est de réussir à faire cela discrètement, si bien que Gaspard se fait toujours punir (il a crié, il est arrivé en retard...) J'avoue que ça ça me parle particulièrement cette année parce qu'on a un élève de sixième qui est comme ça dans mon collège (violence par la parole, jamais par les actes mais du coup les autres élèves se mettent à lui hurler dessus en plein cours et ce sont eux qui se font punir).
Au fil du récit, les choses s'aggravent et vont aller beaucoup trop loin (mais je n'en dit pas plus). Comme beaucoup, la fin m'a paru totalement surréaliste même si j'en comprends la raison : il serait très dur pour un jeune lecteur de finir sur du très négatif. J'ai aussi trouvé le vocabulaire un peu compliqué parfois (dès la troisième ligne de Gaspard, il est dit qu'il n'est pas "misanthrophe") ! Mais ça ne doit pas vraiment gêner la lecture.
Un petit roman vraiment très intéressant qu'il faudrait étudier avec les élèves !
A partir de 9-10 ans selon l'éditeur. Personnellement, je ne le donnerai pas avant le collège (j'aurai peur notamment de donner la peur du collège).
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