Sans la télé
Sans la télé
de Guillaume Guéraud
Ed. du Rouergue
Coll. doAdo
111 p. / 2010 / 9,50€
La 4ème de couverture : Tous ses camarades ont la télévision. Pas lui. A cause de sa mère et de son oncle qui jurent que "la télé est un poison qui rend con". Il est le seul de son école et de son quartier à ne pas connaître Goldorak et Dallas. Alors il va au cinéma. Il y voit un rat blanc aux yeux rouges. Il y voit une femme à poil cracher du sang. Il y voit des samouraïs et des cowboys et des extraterrestres. De M le maudit à Scarface, de Federico Fellini à Francis Ford Coppola, de Berlin à Chinatown, Guillaume Guéraud raconte dans cette autobiographie les images qui l'ont fait basculer de l'enfance à l'adolescence. Et qui ont nourri tous ses romans précédents.
Mon avis : Une grande claque comme d'habitude !!! J'ai presque peur d'en parler, peur de déformer ce que j'ai ressenti pendant cette lecture; lecture assez courte d'ailleurs (une petite heure) mais sans interruption. Sans la télé est à la fois très différent de ce qu'on a pu lire de Guillaume Guéraud jusqu'à présent et en même temps très proche.
Différent parce qu'il s'agit d'une autobiographie. On en apprend donc un peu sur l'enfance de l'auteur. Sa mère, son oncle, ses grands-parents, ses copains, ses copines... Toute l'histoire est empreinte d'un réalisme poignant. Chaque chapitre se termine par un extrait de film, ce qui donne envie au lecteur de visionner tout ça !
Semblable parce que l'on retrouve son style inimitable, ses références cinématographique, sa violence aussi, même si elle s'exprime ici différemment. La violence est un peu physique (les bagarres de rue par exemple) mais elle est surtout morale et sociale, voire sociétale. On retrouve les thèmes chers à l'auteur : la cité, le désoeuvrement, la police... En évoquant largement le contexte politique de ses années d'enfance et d'adolescence, Guillaume Guéraud nous sensibilise à un combat politique quel qu'il soit, à un engagement. Il nous pousse à la réflexion, à la liberté, à exprimer sa personnalité et son avis.
Le postulat étant que ceux qui regardent la télé sont des moutons qui ne réfléchissent pas alors que ceux qui n'en ont pas sont plus ouverts et surtout ne s'abrutissent pas devant des idioties, et peuvent profiter des films en les voyant "en vrai", au cinéma. (comment peut-on prendre plaisir à voir un western sur petit écran ?)
Bref, un livre magnifique, que je conseille sans aucune retenue !
+ d'infos :
-L'avis de Gaëlle
-Une critique sur Adolire
-L'avis de Reno sur Blabla bibli
-L'avis de Ulaz