You could be so pretty

1 novembre 2025

You could be so pretty
de Holly Bourne

Ed. Nathan
2025 / 17,95€ / 375 p.

Le résumé de l'éditeur : Dans le monde de Joni et de Belle, il n’y a que deux options lorsqu’on est une fille. La première : accepter de se transformer pour répondre aux envies masculines et espérer, comme Belle, être remarquée pour sa beauté. Peu importe les sacrifices, la douleur, les agressions, tant qu’on suit la Doctrine…
La seconde est de faire comme Joni : casser les codes pour être juste soi-même… au risque de tout perdre. Famille, amis, avenir, en somme toute existence sociale.
Une troisième voie est-elle possible, celle de la révolution ?

Mon avis : Je me suis laissée convaincre pour ce roman parce que je le voyais partout sur Instagram et comme d'habitude, je l'ai ouvert sans vraiment savoir de quoi il était question. Au début, j'ai eu un peu de mal à accrocher, à comprendre l'univers dans lequel l'autrice nous amène. Un récit qui se passe dans le futur, mais sans qu'on n'ai jamais de date, seulement après les "Temps Durs", c'est-à-dire l'époque où il y avait de l'inégalité entre les hommes et les femmes.

Le récit alterne entre Belle et Joni, deux adolescentes en fin de Terminale, qui se préparent à entrer à l'université. Toutes les deux sont en concurrence pour une Bourse qui, seule, leur permettra d'accéder aux études et à la liberté dont elles rêvent. C'est bien là leur seul point commun. Belle, comme son prénom l'indique, est magnifique. Elle est élevée par ses deux parents dans le respect de la Doctrine : beaucoup de sport, très peu d'alimentation, un Masque (maquillage total du visage) sophistiqué, tenue sexy chaque jour et à chaque moment de la journée. Elle est une Jolie, ces filles et femmes qu'on admire pour leur physique. Joni, elle, est tout l'inverse. Elevée par une mère célibataire féministe qui refuse la Doctrine, Joni est toujours naturelle : pas de maquillage, des habits confortables, une nourriture réconfortante et, surtout, une envie d'éveiller les consciences. Elle est une Gênante, que personne ne voit ni n'écoute.

Car si la société semble croire que l'égalité règne, le lecteur se rend vite compte des diktats imposés : les femmes doivent être belles et ne pas trop penser. Elles doivent se réjouir d'être désirées par les hommes et accepter tout ce qu'on leur impose. Ceux qui refusent la Doctrine ont bien compris le problème : elles s'engagent pour accueillir les femmes maltraitées et pour dénoncer cette politique.

Belle et Joni tracent leur chemin dans cet univers. Mais, suite à un événement, elles vont se rapprocher et Joni va tenter d'éveiller Belle, pour lui faire prendre conscience qu'elle est loin d'être libre comme elle le pensait. D'ailleurs, Belle se rend de plus en plus compte qu'elle est terrorisée au quotidien, ainsi qu'affamée et épuisée.

Un roman dystopique... mais pas tant que cela ! L'autrice l'écrit elle-même à la fin : tout ce qui y est décrit existe déjà. L'importance primordiale du physique, l'amplification par les réseaux sociaux, la sexualité montrée à outrance... Autant de sujets qui montrent que l'égalité femmes-hommes est encore loin d'être atteinte. Il y a plein de sous-thèmes abordés : le consentement, la pornographie...

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'ai adoré la relation entre Belle et Joni, leur complicité qui s'affirme au fil du temps. Par contre, je n'ai pas vraiment aimé la fin, j'aurai aimé qu'elle soit davantage aboutie.

A proposer en lycée ! Un roman très important pour faire réfléchir les jeunes.

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de Lirado