Nos constellations

28 octobre 2025

Nos constellations
de Florence Quentin

Ed. Didier jeunesse
2025 / 18,90€ / 480 p.

Le résumé de l'éditeur : Aurélien n’a jamais oublié Maxence.
Leur amitié évidente, fusionnelle. L’été magique de ses onze ans.
Et puis son départ brutal, sans même qu’il puisse lui dire au revoir.
Depuis, sept ans ont passé. Au village, Aurélien s’occupe seul du café de ses parents ; il a mis tous ses rêves de côté.
Jusqu’à ce matin de juillet où il découvre, assis sur la terrasse, un garçon aux traits familiers.

Maxence n’a jamais oublié Aurélien.
Un coup de foudre immense. Un raz de marée dans sa vie bien rangée.
Cet été-là, Maxence a compris qu’il préférait les garçons et que ses parents ne l’accepteraient jamais. Depuis, il tait ses sentiments, ses peurs, ses espoirs, tout ce qu’il subit au lycée...
Jusqu’à cette nuit-là et le coup de fil in extremis à son père qui lui offre la possibilité d’une seconde chance, dans le Sud... où vit encore Aurélien.

Mais tant d’années après, la réalité sera-t-elle à la hauteur de leurs souvenirs ?

Mon avis : Nos constellations est un magnifique roman d'amour ! Aurélien et Maxence sont deux adolescents de 17 ans abîmés par la vie, qui vont se retrouver et enfin trouver la paix.

Aurélien vit dans un petit village du Sud de la France. Il aime la musique, il compose, il aimerait poursuivre ses études dans ce domaine. Mais sa mère est décédée un an auparavant et son père s'est complètement effondré. Alors au lieu d'aller en cours et de préparer le Bac, il s'occupe du café de ses parents, qu'il est le seul à gérer.

Maxence vit à Paris avec ses parents davantage occupés par leur carrière que par leur fils. Maxence a compris depuis longtemps qu'il est homosexuel et que cela ne plaira pas à ses parents, alors il ne dit rien et s'enfonce dans la dépression. Au lycée, il est harcelé par un garçon et sa bande. A bout de souffle, Maxence fait une tentative de suicide.

Quand les médecins lui demandent où il aimerait passer l'été pour se ressourcer, il pense immédiatement à la maison de sa tante, dans le Sud, là où il a passé le meilleur été de sa vie lors de ses 11 ans. Il n'y est jamais retourné, il n'a jamais bien su pourquoi mais il se doute que son amitié avec Aurélien n'avait pas plu à ses parents.

Maxence débarque donc au début du roman dans le petit village et se rend au café tenu par Aurélien. Les garçons ont grandi mais aucun des deux n'a oublié l'été de leur 11 ans, même s'ils n'osent pas se l'avouer.

Le lecteur va suivre les deux garçons pendant tout l'été. Ils vont apprendre à se redécouvrir, à comprendre qui ils sont devenus et à percer leurs fêlures respectives. Ils vont s'apprivoiser dans une amitié exclusive, qui, le lecteur le comprend bien avant eux, va se transformer en amour irréductible.

On a le point de vue de nombreux protagonistes comme Léopoldine la voisine d'Aurélien et meilleure amie de sa mère, Anna la tante de Maxence, ou encore Vadim, son père. J'ai beaucoup aimé ce dernier, un homme de la bourgeoisie parisienne qui, avec sa femme, ne pense qu'aux apparences et aux relations d'affaires. Pourtant, quand son fils fait une TS et qu'il l'appelle à l'aide, tout son monde est bouleversé et il ne s'en remet pas. Il n'arrive plus à travailler, il s'inquiète de l'avenir de son fils et se met à changer d'avis sur des sujets qui lui paraissaient sans équivoque comme son refus de l'homosexualité. J'ai bien aimé son cheminement, même si au début c'est un personnage détestable. Il n'en est que plus réaliste car dans la vie il y a souvent pas de méchants et de gentils. La mère est maltraitante sans peut-être s'en rendre compte, mais l'autrice s'attache à nous montrer pourquoi elle est devenue ainsi, une dépression du post partum jamais diagnostiquée ni soignée.

Le contexte est magnifiquement dépeint, mais ce que j'ai adoré c'est vraiment la relation entre Maxence et Aurélien. L'hésitation, au début, après 7 ans sans se voir, puis l'amitié, foudroyante, exclusive, et enfin l'amour qui se dessine petit-à-petit. Pour Maxence c'est plus facile, il sait qu'il est gay et qu'Aurélien a été son premier amour. Pour Aurélien c'est plus lent car il n'a pas conscience de son homosexualité même s'il voit bien que ça ne marche pas trop avec les filles.

Un roman splendide, qui m'a un peu fait penser à Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers, que je recommande pour les CDI de lycée.

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur