TOutes les princesses meurent après minuit

Toutes les princesses meurent après minuit
de Quentin Zuttion

Ed. Le Lombard
20,50€ / 152 p. / 2022

Le résumé de l'éditeur : 31 août 1997 au matin, dans un pavillon de banlieue, une mère de famille repasse le linge quand la télévision lui apprend la nouvelle : Lady Di est morte cette nuit.
Au même moment dans la salle de bain, Lulu, son fils de 8 ans, se tartine la bouche de rouge à lèvres et s'imagine embrasser son petit voisin.
De son côté, Cam, en pleine adolescence, cache son petit copain dans sa chambre sous le refrain de la musique du moment.
Quant au père, il rentre seulement à la maison, lui n'a pas dormi ici.

De l'éveil du désir aux passions fanées, le portrait amoureux de cette famille s'esquisse à travers cette journée ensoleillée qui va changer leur vie…

Mon avis : Cette bande-dessinée qui a reçu le Fauve spécial du grand prix jeunesse au dernier salon de la BD d'Angoulême (2023) 

Le récit se déroule dans la journée du 31 août 1997. Une journée d'été chaude, dont l'issue va être dramatique, du moins pour certains personnages. Dans cette histoire se mêle le fictif et le réel, la mort de la princesse Diana et le basculement dans la vie de Lulu. 

C'est un portrait de famille que nous propose Quentin Zuttion : un jeune garçon qui s'éveille aux sentiments et qui réalise qu'il ressent des choses qui ne seront pas acceptées par tous (son attirance pour son copain, son envie de jouer aux poupées et de se maquiller, son envie d'être une princesse), une adolescente qui veut vivre pleinement sa féminité et ses sentiments pour son petit copain qu'elle cache dans sa chambre la nuit venue, une mère qui s'occupe de ses enfants pendant que son mari passe la nuit avec une autre. A la "petite" histoire se mêle, en filigrane, l'Histoire, la "grande" : la mort de la princesse Diana, que l'on suit à travers les informations. 

Le déroulé de la journée est assez lent, on sent qu'il va se passer quelque chose, on ne sait pas où ni comment mais l'ambiance est trop lourde pour que tout se termine bien. Au-delà de l'aspect sur le garçon qui se cherche (ou pas d'ailleurs car rien n'est dit clairement, tout est supposé), c'est un portrait d'une famille qui parait banale mais qui va se révéler cabossée. Le réveil sera difficile pour les trois membres que l'on suit, mais également, peut-être, salutaire. Chacun aura, grâce à cette nuit, basculé dans une vie différente, à l'image de l'accident de la princesse Diana. 

Je parlais de fictif et de réel, le lecteur pourra néanmoins se poser la question de la part autobiographique de ce récit. 
C'est une bande-dessinée que j'ai beaucoup aimée. J'ai aimé le fait que cela se passe à cette date, ainsi que les passages ou l'on suit les informations sur Lady Di car j'ai un très net souvenir moi-même de cette journée. J'ai aimé la façon, naturelle, dont Lulu agit et qui ne lui pose aucun problème malgré les réflexions qu'on peut lui faire. J'ai aimé la mère qui prend enfin une décision qu'elle aurait peut-être dû prendre plus tôt mais qui comprend qu'on est peut-être mieux seule que mal accompagnée. On sent qu'elle est enfin libérée et qu'elle va pouvoir être heureuse de nouveau.

Bref, j'ai beaucoup aimé !

Une belle BD, à proposer aux grands collégiens ou aux lycéens (l'éditeur dit 15 ans).
De Quentin Zuttion, j'ai déjà présenté Appelez-moi Nathan et Touchées.

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de Noukette

 

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