JeffersOn
Jefferson
de Jean-Claude Mourlevat
Ed. Gallimard
Folio junior
6,95€ / 2021 / 224 p.
Le résumé de l'éditeur : Venu se faire rafraîchir la houppette au salon Défini-Tif, le hérisson Jefferson découvre l'horreur: M. Edgard, son coiffeur, gît sur le sol, assassiné. Aussitôt accusé du crime, Jefferson est contraint de se cacher, avec l'aide de son meilleur ami, le cochon Gilbert. Décidés à trouver les coupables, ils remontent une piste mystérieuse qui les entraînent au pays des êtres humains.
Mon avis : Ce roman commence à être assez connu, je l'ai vu dans beaucoup de recommandations et il a eu de nombreux prix (prix des incorruptibles CM2, prix quai du polar...) mais je ne m'étais pas penché dessus parce que clairement la couverture ne me fait pas envie (je l'ai déjà dit, je n'aime pas trop l'anthropomorphisme ou le zoomorphisme).
L'éditeur l'a envoyé au CDI, alors je me suis dit que ça serait quand même l'occasion de voir de quoi ça parlait et puis... c'est quand même Jean-Claude Mourlevat !! Et bien évidemment, j'ai adoré !! (et maintenant je trouve la couverture trop mignonne ^^)
Nous sommes donc dans un roman policier. Un meurtre a lieu dès le tout début et notre héros, le jeune Jefferson, est accusé à tord. Il va donc mener l'enquête avec son ami Gilbert, cochon.
Une note au début du livre explique que le pays des animaux côtoie celui des humains. Ils y vivent tous en harmonie, à la manière des humains. Les deux pays se connaissent et vivent plus ou moins ensemble.
Au-delà de l'intrigue policière qui est rudement bien menée, c'est un roman qui aborde plusieurs thèmes très importants. Tout d'abord, le thème le plus important est le respect de la vie animale. On comprend très vite qu'il y a un malaise quand les animaux vont visiter le pays des humains et que ceux-ci mangent de la viande. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais ce thème est au cœur même de l'intrigue et amène le lecteur à réfléchir sur ce sujet.
Il y a également d'autres sujets qui sont abordés, comme le racisme de façon plus générale. En effet, quand les animaux se rendent au pays des humains (en tant que touristes), ils sont regardés de haut, moqués, discriminés... J'y ai vu une façon de dénoncer le regard des blancs (français) sur les noirs par exemple ou sur les étrangers en général.
Il y a également une petite pique contre le harcèlement de rue lorsque les deux héros se déguisent en fille et qu'ils sont sifflés par des garçons et qu'ils réalisent ce que ça fait.
Bref, un roman super prenant, avec une belle intrigue policière mais surtout des questions de société qui sont amenées l'air de rien et qui feront réfléchir le lecteur.
De Jean-Claude Mourlevat, j'ai déjà présenté Le combat d'hiver, Les trois caramels, l'homme qui levait les pierres, L'homme a l'oreille coupée et L'homme qui ne possédait rien.
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de Lirado
-L'avis de Noukette