POurQuOi pas la vie
Pourquoi pas la vie
de Coline Pierré
Ed. L'inconoclaste
2022 / 320 p. / 20€
La 4ème de couverture : Au cœur de l'hiver 1963, la poétesse Sylvia Plath, trente ans à peine, se suicide. Mère assignée au foyer, artiste reléguée dans l'ombre par un mari qui prenait toute la lumière, amoureuse trahie et abandonnée, Sylvia Plath est le reflet de tant de femmes empêchées par le monde des hommes.
Ça, c'est la réalité.
Et si Sylvia Plath ne s'était pas donné la mort ? Coline Pierré réinvente le destin de cette icône féministe, elle l'imagine s'émanciper et se libérer du joug masculin. Dans l'Angleterre des Swinging Sixties, électrisée par les Beatles et la culture pop émergente, son héroïne goûte avec la même intensité l'écriture, la maternité, le bonheur et le succès. Elle veut tout ; elle peut tout. Ce roman optimiste et jubilatoire répare une injustice. Il fait renaître une femme unique telle qu'elle aurait pu vivre.
Mon avis : Il est des romans dont on pourrait passer à côté sans s'en rendre compte. Je ne connais pas Sylvia Plath, je suis assez hermétique à la poésie, les sixties m'intéressent peu, et je n'aime pas tellement la couverture de ce livre. Il n'y avait donc aucune raison pour que j'aille vers ce roman. Mais.
Mais il y a Coline Pierré. Coline Pierré dont j'aime beaucoup l'écriture pour ados et pour enfants, Coline Pierré que je suis sur les réseaux sociaux et un roman dont j'ai suivi, de loin, l'écriture. Et donc la curiosité. Parce que je suis curieuse et avide de lectures éclectiques. Et ce roman que j'ai acheté à la fois parce que je fais confiance à l'autrice, et aussi pour la soutenir, parce que je trouve ça important.
Et ce roman, je l'ai dévoré, je l'ai adoré ! Alors ça va être très difficile d'en parler parce que je ne sais pas trop parler des romans que j'adore et encore moins des romans "pour adultes", que je lis de moins en moins. Pourquoi pas la vie est un roman profondément féministe. La première originalité, c'est l'époque. Des romans du XVIIIè et du XIXème qui parlent des femmes, on en trouve. Des romans à l'histoire contemporaine, on en trouve aussi. Mais j'ai vu peu de romans qui parlent de féminisme dans les années 1960 (ça doit bien exister, mais c'est peut-être moins "à la mode"). Ici, le propos n'est pas sur une lutte féministe ni un engagement, mais plutôt une réflexion sur la vie quotidienne, sur la façon de vivre la maternité et la relation vis à vis des hommes. Il est question de l'intime, et en ça, chaque femme peut se retrouver.
Sylvia Plath était une poétesse, elle s'est suicidée en 1963, en pleine dépression après avoir appris que son mari la trompait. Elle a laissé deux enfants en bas âge. Coline Pierré imagine ici la vie qu'elle aurait eu si le suicide avait été empêché. On a donc ici une uchronie, et j'ai clairement dû me dire plusieurs fois "mais non, ça n'a pas existé !" tant on a l'impression de lire une biographie.
Le personnage de Sylvia réfléchi donc sur sa place, en tant qu'autrice, en tant que femme, en tant que mère. Comment être libre tout en étant amoureuse et mère ? Comment s'affranchir de l'éducation que beaucoup de jeunes filles (encore aujourd'hui) subissent ? Les hommes sont là pour nous protéger, pour garantir la stabilité de la famille (notamment financière), mais en contrepartie la femme doit se charger du foyer. Il est question bien évidemment de charge mentale (même si le terme n'est jamais utilisé). Sylvia Plath se livre à une introspection, pendant quelques mois, qui l'aidera à avancer, à aller mieux, et donc à choisir la vie.
Les 300 pages et quelques se lisent vite, car même s'il n'y a pas beaucoup d'action, il se passe beaucoup de choses et on est happé par l'histoire. Je le répète : j'ai adoré ! J'ai adoré l'histoire et j'ai adoré l'écriture de l'autrice !
Une chose est sure, il aurait vraiment été dommage de passer à côté de ce roman !
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-Le site de l'autrice