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10 mars 2022

A(ni)mal

9782375543313ORI

A(ni)mal
de Cécile Alix

Ed. Slalom
2022 / 304 p. / 14,95€

La 4ème de couverture« Tu ne dis pas d’où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu oublies ton pays, compris ? Tu m’oublies. Et tous les autres que tu connais, que tu as connus, tous, tu les oublies aussi. Et qui tu es, tu l’oublies. À partir de maintenant, tu n’es personne, tu n’es de nulle part. À toi de redevenir quelqu’un, c’est possible. C’est possible, tu m’entends ? À ton âge, tout est possible. »
 
Avoir 15 ans dans un pays en guerre, être forcé de devenir un homme, se retrouver projeté sur les chemins de la clandestinité, effleurer les limites de l’humanité, apprendre à survivre, s’effacer, oublier...
 
Puis
Vivre – à nouveau
Ressentir – encore
Faire confiance  – petit à petit
Garder espoir – toujours

Le parcours d'un migrant, des difficultés indicibles de son voyage jusqu'à la résilience.

Mon avis : Voici un roman que l'on voit beaucoup tourner sur les réseaux sociaux, et qui donc, me faisait envie. Je trouve la couverture très belle et intrigante !

A(ni)mal c'est l'histoire de Midran, 15 ans, qui vit avec sa mère dans un pays africain non identifié. Dans leur pays, c'est la guerre. Tous les jours ils risquent leur vie dans des bombardements mais aussi à cause des soldats qui les empêchent de vivre comme ils le souhaitent. Depuis quelques années les femmes sont soumises à des règles strictes comme le port du voile intégral. Le père de Midran est mort assassiné, ses deux grands frères sont morts en tentant la traversée pour l'Europe. 

Le récit commence in medias res. Midran est en train de se faire raser les cheveux par sa mère. C'est le grand jour, c'est son tour de partir en Europe. Midran n'a aucune envie de partir, de quitter sa mère. Mais cette dernière ne lui laisse pas le choix. Dès les premières lignes, on comprend que ce personnage est une fille qui doit se faire passer pour un garçon pendant son voyage. D'ailleurs, Midran n'est pas son vrai prénom. Mais tout le long du récit, le mantra de Midran sera "Je suis un homme, un homme, un homme". Ne pas oublier qu'il ne doit pas montrer sa condition féminine, mais aussi ne pas oublier qu'il n'est pas un animal, même si au fil des mois il aura plusieurs fois l'occasion de se poser la question. Le lecteur aussi oubliera qu'il est une fille. 

Le récit est composé de trois parties. La première raconte le périple de Miran de chez lui jusqu'à la mer. Les passeurs, les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont traités, les morts qui jonchent le chemin. La faim, la soif, la souffrance. C'est un récit d'horreur et j'aime beaucoup l'écriture de Cécile Alix qui retranscrit cela de façon très humaine. Ca se lit très bien, on est happé par ce moment hors du temps que vit Miran. Mais pour ma part, c'est la partie que j'ai le moins aimée, parce que j'ai déjà lu ça dans de nombreux livres (attention, je ne dis pas que c'est du déjà vu et qu'elle aurait dû faire autrement, au contraire !) Il est important de parler de ça, de ces conditions. Dans les médias, on n'en entend très peu parler. On entend les morts dans la Méditerranée et les bidonvilles à Calais. Mais très peu sur le chemin qui a conduit ces hommes ici. 

Dans la deuxième partie, le lecteur suit Miran dans son périple entre les côtes italienne et la France. J'ai trouvé cette partie très belle, plus originale (peut-être moins réaliste ?) Miran n'est plus sous le joug de passeurs, mais il doit encore faire un long chemin et se retrouve livré à lui-même. 

Enfin, la dernière partie suit la fin de son périple, lorsqu'il arrive en France (à Lyon) et qu'il espère pouvoir gagner Paris à pieds. Car son objectif depuis toujours, c'est Paris, la ville où son père avait fait ses études. Mais Paris est loin d'être l'eldorado souhaité. Heureusement, Miran va croiser de belles personnes...

J'ai beaucoup aimé cette dernière partie, qui est plus originale et souvent moins présente dans les livres jeunesse sur le sujet des migrants. J'ai découvert le dispositif "Famille Solidaire" dont je n'avais jamais entendu parler avant. Le récit s'attache vraiment à montrer qu'elle est la vie de Midran une fois arrivé et "posé", le temps qu'il lui faut pour s'acclimater et trouver sa voie. Bien sûr, ici c'est facilité par le fait que Midran parle très bien français, ce qui est loin d'être le cas de la plupart des réfugiés. 

A(ni)mal est un récit bouleversant, que j'ai beaucoup aimé et que j'ai lu très vite, à la fois parce qu'il est facile à lire, mais aussi parce qu'il nous tient en haleine et qu'on a très envie de savoir ce que va devenir Midran. Beaucoup d'émotions nous traversent à la lecture, j'ai d'ailleurs versé ma petite larme. 

De Cécile Alix, j'ai déjà présenté Les kradocs T.1, Les kradocs T.2, Miss X et Mister Pog, Six contre un, Cléopâtre vue par une ado, La street en mode collectif, Le petit chaperon rouge et Moun : dresseuse de dragons

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur

3052450442807@2x

Merci à l'éditeur !

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