Celle Que je suis

21 août 2021

Celle que je suis
d'Anne Loyer

Ed. Slalom
14,90€ / 2019 / 298 p.

Le résumé de l'éditeur : Anoki est une jeune fille indienne de 16 ans, brillante et bien décidée à poursuivre ses études à l'université. Alors que jusqu'à présent ses parents l'ont toujours encouragée à bien travailler à l'école, elle va se rendre compte que ce qui est vrai pour ses frères - étudier pour décrocher un bon poste - ne l'est pas pour elle. Bien étudier doit avant tout lui permettre d'obtenir un bon mari.
Cette révélation va provoquer un tsunami, en elle et au sein de sa famille. Sa prise de conscience et son désir d'émancipation, contrés par le poids des traditions patriarcales et l'amour qu'elle porte à ses parents, vont l'obliger à choisir son futur. Une décision difficile, douloureuse, portée par une détermination grandissante, son amour pour un jeune homme qu'elle a elle-même choisi, et l'aide de son frère, étudiant à l'étranger.

Mon avis : Celle que je suis est un roman féministe qui met en scène une jeune Indienne d'aujourd'hui. Elle vit dans une famille privilégiée et n'a jamais manqué de rien, que ce soit matériellement ou sentimentalement, avec des parents aimant et l'encourageant dans ses rêves d'avenir.

Mais alors qu'elle est prête à passer son Bac, différents éléments s'enchaînent et vont complètement changer la vision qu'elle a de sa famille, de son pays, de son avenir.

Son frère aîné vient de se marier et sa femme et lui vivent avec toute la famille. Anoki réalise que la jeune femme n'est pas heureuse quand son père et son frère lui interdisent de travailler alors qu'elle vient d'obtenir son diplôme. Pour la première fois, Anoki réalise que si ses frères ont la chance de poursuivre les études qu'ils veulent, les femmes de la famille ne sont pas traitées de la même façon. Son autre frère poursuit ses études en France et c'est de lui dont elle se sent la plus proche.

Alors qu'elle décide de devenir journaliste, c'est un cataclysme qui s'effondre sur la famille : il est hors de question qu'Anoki déshonneure la famille en travaillant après son mariage, et encore moins avec ce travail réservé aux hommes. Mais Anoki est claire : elle refuse de se marier, d'autant plus que ses parents comptent organiser un mariage avec un homme inconnu.

Celle que je suis est un roman poignant, qui informe le lecteur sur la condition des femmes en Inde. Si les castes inférieures sont légèrement présentes, c'est ici un texte sur les castes supérieures, il n'est donc pas question de pauvreté par exemple, mais bien d'égalité homme-femme. Le lecteur vibre avec Anoki qui a toutes les raisons du monde d'être en colère. Au début du récit elle est réellement naïve malgré son âge, elle n'a par exemple pas réalisé que le mariage de son frère, auquel elle a assisté quelques semaines plus tôt, était un mariage arrangé. Puis petit à petit elle s'émancipe, commence à penser par elle-même et à voir les inégalités partout.

Si le parcours d'Anoki est poignant, je n'ai pas entièrement accroché à ce roman que j'ai trouvé très informatif. J'ai trouvé qu'il y a avait beaucoup trop d'explications, notamment dans les lettres du frère, pour que cela soit naturel. Anoki n'est pas un personnage que j'ai apprécié malgré son combat et sa force extraordinaire de se soulever contre sa famille. Cela dit, c'est quand même un roman très sympa et je pense qu'il plaira à bon nombre de collégiens.

D'Anne Loyer, j'ai déjà présenté Filles Uniques, La marque, Calamity Jane L'indomptable et Izzie Nobody.

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de Sophie Lit