Amina
Amina
de Hena Khan
Ed. Bayard
272 p. / 13,90€ / 2020
La 4ème de couverture : La passion d’Amina, c’est la musique. Elle a une voix d’ange mais bien trop le trac pour oser chanter un solo devant toute l’école. Malgré les encouragements de sa meilleure amie Soo-Jin, elle préfère rester dans l’ombre. Mais depuis qu’elles sont entrées en sixième, quelque chose a changé. Voilà que Soo-Jin se met à vouloir un prénom américain et à devenir copine avec cette peste d’Emily ! Sans compter que la venue de l’oncle d’Amina du Pakistan remet en question le mode de vie familial…
À douze ans il est parfois difficile de trouver sa voie !
Mon avis : Encore un petit roman pour collégiens (ou même pour les plus jeunes) que j'ai acheté pour le CDI après l'avoir repéré sur Instagram. Ce roman propose plusieurs personnages racisés au cœur du récit, et ce n'est pas si courant. Je pense qu'il est important de proposer de la diversité au CDI afin que tous les élèves/lecteurs puissent se retrouver dans les livres proposés. Et comme ce n'est pas si facile de trouver des personnages pakistanais et coréens comme ici, j'ai sauté sur l'occasion.
Amina est l'héroïne du récit, c'est une jeune américaine de 12 ans, d'origine Pakistanaise. Elle va au collège et on suit ses histoires avec Soojin, sa meilleure amie d'origine coréenne, et Emily, une jeune fille qu'Amina détestait et qui se rapproche petit-à-petit de leur duo. L'amitié est au centre de l'histoire. Amina est jalouse d'Emily et ne comprend pas trop ce qui arrive à leur binôme car Soojin semble très intéressée par Emily alors que cette dernière les insultait il y a encore peu.
Les questions de communautés sont également très présentes. Amina est d'origine Pakistanaise, elle est musulmane. Avec son frère, ils vont à "l'école du dimanche", c'est-à-dire les cours de religion, chaque dimanche. La religion est au cœur de toute leur vie, ainsi que les traditions pakistanaises. Avec un regard extérieur de Français, on peut trouver que la religion est vraiment ce qui dirige leur vie. Mais quand l'oncle d'Amina, Pakistanais, débarque chez eux pour quelques mois, on se rend compte que pour lui ils n'en font pas assez. Plusieurs idées s'affrontent donc autour de la religion.
Soojin est le deuxième personnage important de l'histoire. Elle est coréenne et, avec sa famille, ils vont enfin participer à la cérémonie de naturalisation américaine. C'est une grande étape dans leur vie, et Soojin a décidé de choisir un prénom américain, comme tous les membres de sa famille. Mais Amina ne comprend pas ce choix et se dit qu'elle aura beaucoup de mal à l'appeler autrement.
Il est donc beaucoup questions de religions, mais également de nourriture et d'autres traditions culturelles. La question au centre du récit, hormis celle de l'amitié adolescente qui prend beaucoup de place, est celle de l'intégration des différentes communautés. Alors que dans leur vie quotidienne du quartier les parents trouvent que tout le monde est bien accepté, on peut dire qu'au collège c'est une autre histoire. Les insultes racistes fusent régulièrement. Cela dit, tout cela est très américain et les jeunes lecteurs français auront peut-être du mal à s'y retrouver. Ici la religion est omniprésente, y compris à l'école, mais chaque religion respecte beaucoup l'autre et ils font des kermesses interculturelles, organisées par les différentes Eglises et le Centre islamique ensemble.
La musique est également très importante dans le récit. Amina prend des cours de piano et chante dans sa chambre. Elle a une voix magnifique, et a l'oreille absolue. Elle rêverait de chanter aux concerts organisés par l'école mais elle est extrêmement timide et n'ose pas se lancer alors que tout le monde l'y encourage. L'arrivée de l'oncle pakistanais va lui faire se poser beaucoup de question car il affirme que la musique est interdite par la religion. Il sera donc question des différentes interprétations des textes religieux.
Amina est un récit très intéressant sur bien des aspects. Même s'il y a beaucoup de choses d'expliquées sur les différentes cultures, le fait que l'héroïne soit une jeune fille de 12 ans rend les choses assez simples à comprendre. Cela dit, j'ai trouvé qu'il y avait quelques défauts à ce livre, des pistes lancées jamais terminées, des personnages non aboutis, des détails pas importants et d'autres qui nous manquent.
Dans l'ensemble j'ai bien aimé l'histoire mais sans plus. Il m'a beaucoup fait penser à Wadja, car certaines scènes se font écho (le concours de récitation du Coran notamment).
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur