MOn emplOi du temps de prOf-dOc 2019-2020

Petit rappel (mais que les profs-docs connaissent bien) : un prof-doc à temps complet doit 30H à l'établissement. Il "doit" également 6H hors établissement, pour lequel il n'a pas de comptes à rendre. Sur nos documents officiels, il est donc noté 36H de travail, ce qui correspond au double d'un enseignant d'une autre discipline, qui doit 18H de présence devant élève (et sous-entendu 18H de préparation de cours et correction de copies, on considère en général qu'1H de cours = 1H de préparation). Bien sûr je généralise, car il y a aussi le cas particulier des enseignants en Rep+.

Depuis 2014, un nouveau décret permet aux professeurs-documentalistes de "rattraper" les heures de cours qu'ils effectuent pendant leurs 30H. Le décret n'est pas très clair et laisse beaucoup de flou quand à la véritable mise en application. De nombreux profs-docs n'essayent pas de le mettre en place, de nombreux chefs d'établissements refusent ou négocient. 

Dans le décret sur le temps de travail des enseignants il est noté, entre autres : 

"I. - Un service d'enseignement dont les maxima hebdomadaires sont les suivants : [...]
3° Professeurs certifiés, adjoints d'enseignement et professeurs de lycée professionnel : dix-huit heures ; [...]
II. - Les missions liées au service d'enseignement qui comprennent les travaux de préparation et les recherches personnelles nécessaires à la réalisation des heures d'enseignement, l'aide et le suivi du travail personnel des élèves, leur évaluation, le conseil aux élèves dans le choix de leur projet d'orientation en collaboration avec les personnels d'éducation et d'orientation, les relations avec les parents d'élèves, le travail au sein d'équipes pédagogiques constituées d'enseignants ayant en charge les mêmes classes ou groupes d'élèves ou exerçant dans le même champ disciplinaire. Dans ce cadre, ils peuvent être appelés à travailler en équipe pluriprofessionnelle associant les personnels de santé, sociaux, d'orientation et d'éducation.

III. - Par dérogation aux dispositions des I et II du présent article, les professeurs de la discipline de documentation et les professeurs exerçant dans cette discipline sont tenus d'assurer :

- un service d'information et documentation, d'un maximum de trente heures hebdomadaires.

Ce service peut comprendre, avec accord de l'intéressé, des heures d'enseignement. Chaque heure d'enseignement est décomptée pour la valeur de deux heures pour l'application du maximum de service prévu à l'alinéa précédent ;

- six heures consacrées aux relations avec l'extérieur qu'implique l'exercice de cette discipline."

Ce sont ces phrases en blanc que chacun lis un peu comme il veut. 
Bien évidemment, les profs-docs, ainsi que l'ADBEN (et bien d'autres), savent que lorsque l'on prend des élèves en cours pour faire de l'EMI ou tout autre projet, en partenariat ou non, il s'agt d'une heure d'enseignement. Nous sommes enseignants, nous enseignons aux élèves, nous les évaluons. Ce sont donc des heures d'enseignement. 

Mais certains y lisent autre chose, je ne vais pas détailler, mais par exemple, que ça ne concernerait que les heures disciplinaires notées dans les programmes (français, maths...) que le prof-doc aurait l'occasion de faire (quand ? pourquoi ? On ne sait pas...)
Certains Chefs expliquent aussi que pour ne pas fermer le CDI, alors il n'y aura plus de séance pédagogique autorisée, et donc pas de "rattrapage". 

BREF, de plus en plus d'établissement mettent quand même en place ce décret, même s'il faut parfois batailler. 

Pour ma part, dans mon ancien établissement, je n'ai jamais demandé à ce qu'il s'applique (c'est un autre débat, mais je pense que le prof-doc, seul dans son établissement, ne devrait pas à avoir à monter au créneau pour demander cette application, ça devrait être fait automatiquement). Quand j'avais des heures notées à l'edt des élèves, j'en avais beaucoup et je craignais que le cdi soit beaucoup fermé. Pas tant pour l'ouverture aux élèves, mais parce que tout le travail que je n'aurai pas pu faire (notamment la gestion), il aurait fallu que je le fasse de toute façon, et donc sur un temps hebdomadaire plus court (je suis claire ?) Je sais très bien que les personnes davantage militantes sont absolument contre cet argument, en expliquant qu'on fait uniquement ce qu'on a le temps de faire et pour le reste tant pis, le ministère n'a qu'à recruter davantage et palier ce temps de non ouverture du CDI. Si je comprends absolument cet argument, pour ma part je n'ai pas envie de cette façon de travailler (parce que, concrètement, il n'est pas complété ce temps).

Cette année, en arrivant dans mon nouveau collège, il m'a été clairement indiqué que la Cheffe respectait le décret sans aucun problème et sans que le prof-doc ne doive batailler ! Quelle chance pour moi ! J'ai actuellement 7H de séance dans mon EDT (une huitième à la rentrée de janvier). En théorie, je pourrais donc travailler 23H par semaine au CDI. Je précise bien "au CDI", car il s'agit justement d'avoir du temps à la maison pour préparer les cours et évaluer les élèves, comme pour les autres enseignants. 

Encore une fois, cela me pose problème car je n'ai pas envie de devoir sacrifier des projets ou d'être complètement débordée quand je suis présente. Avec l'accord de la Cheffe, j'ai donc coupé la poire en deux : je suis présente chaque semaine 26h et je cumule 3H par semaine que je peux récupérer lorsque je le souhaite. 

En pratique je sais très bien que je ne rattraperai pas toutes les heures. Sur novembre-décembre, j'ai déjà cumulé 18H et j'ai "pris" une demi-journée. Alors bien sûr ce n'est pas parfait, je sais que les "puristes" ne sont pas pour cette pratique, mais en même temps c'est ce qui me convient le mieux pour ne pas être complètement débordée dans mon travail, en ayant à la fois du temps sur place et du temps à la maison pour travailler. 

Voici mon emploi du temps quand je n'ai pas de séance exceptionnelle : 
Emploi_du_temps_CDI_semaine_impaire
Emploi_du_temps_CDI_semaine_paire

Et pour vous, comment ça se passe ?