MOn cher cOrrespOndant

Mon cher correspondant
de Maryvonne Rippert

Ed. Fleurus
2018 / 246 p. / 14,90€

Le résumé de l'éditeur : La vie n'est pas simple pour Clara. Depuis que son père a été licencié, elle et sa famille vivent dans une extrême pauvreté. Honteuse, elle fait tout pour cacher cette situation au collège, même à ses meilleures amies. À l'occasion d'un échange mis en place par la professeure de français, Clara fait la connaissance d'Élio, son correspondant libanais qu'elle a tiré au sort. Élio est gentil, mais il ne vit pas dans le même monde, il évolue dans une famille aisée... Malgré les kilomètres qui les séparent, les deux jeunes vont s'allier dans une quête commune : retrouver la maman de Nour, une syrienne récemment arrivée au collège après avoir fuit son pays en guerre. Petit à petit, Clara trouve en Élio un confident et tombe amoureuse. Arrivera-t-elle à lui faire confiance jusqu'à lui livrer son secret ?

Mon avis : Ce roman évoque de nombreux thèmes : les conditions de vie des migrants en France mais aussi au Liban, la guerre au proche orient, les différences de classe, le chômage et ce que cela implique pour les enfants, l'amitié et l'amour, le harcèlement... 

Mon cher correspondant est composé d'échanges de mails, de pages de journal intime, de retranscription de vidéos et de lettres manuscrites. C'est Clara qui écrit, parfois Elio, mais dans l'ensemble le point de vue reste celui de Clara. Elle est un peu paumée entre son excitation pour sa rencontre (virtuelle) avec Elio, sa vie difficile qu'elle cache à tous, le harcèlement dont elle est la victime (elle est rousse), et l'aide qu'elle souhaite apporter à Nour, une jeune syrienne qui vient d'arriver en France et qui cherche sa mère. 

Si dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé ce roman, dont j'ai trouvé les propos assez justes, j'ai trouvé toutefois qu'il y avait un cumul de choses, comme si l'autrice avait voulu parler de plein de thèmes sans réussir à choisir. Les coïncidences sont nombreuses et un peu trop faciles à mon goût. Je n'ai pas non plus aimé que de nombreux élèves tombent amoureux de leur correspondant, je n'ai pas trouvé ça très intéressant ni réaliste (?).

J'ai bien aimé tout ce que l'on apprend sur Nour et sa famille, sur la façon dont ça se passe pour les syriens. De même, j'ai aimé qu'Elio rappelle plusieurs fois que si Beyrouth n'a plus été en guerre depuis 10 ans, chacun est sur ses gardes et sait que ça peut revenir. J'ai trouvé intéressant les problèmes quotidiens de Clara dus au fait que son père est au chômage et dépressif et que sa mère doit faire des ménages pour faire vivre la famille. Les révélations arrivent petit-à-petit et le lecteur réalise qu'il n'avait pas imaginé à quel point tout allait si mal pour elle. Cependant, j'ai trouvé que c'était un peu survolé et qu'il y avait matière ici à faire un roman rien que sur ce sujet. Et c'est la même chose pour la question de son camarade Jordan qui est dans la même problématique qu'elle. 

J'ai aimé cette lecture, et c'est le livre que ma collègue de français a préféré dans la sélection du Prix littéraire de la Citoyenneté, mais je l'ai trouvée un peu trop fourre-tout. 

Et puis petit bémol, la couverture est très belle mais ne correspond pas au livre puisque Clara n'a pas de téléphone portable et n'utilise que l'ordinateur du CDI pour communiquer avec Elio. 

J'ai lu ce livre dans le cadre de la sélection du Prix Littéraire de la Citoyenneté du 49.

+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de CapOCapesDoc