KivOusavé
Kivousavé
de Béatrice Hammer
Ed. du Rouergue
13,50 € / 288 p. / 2008
Le résumé de l'éditeur : A onze ans, sa grand-mère lui apprend que sa mère n’est pas morte, comme on le lui a toujours raconté, mais qu’elle est partie un jour sans plus donner de nouvelles. La narratrice va alors, durant sept ans, écrire une lettre à cette mère, lui raconter sa vie et enquêter sur les raisons de ce secret et de cette disparition.
Mon avis : Voici un roman dense qui nous amène dans l'intimité de la narratrice. Alors qu'elle vit depuis toujours avec son père et "La Vieille", une grand-mère acariâtre qui semble la détester, elle découvre que sa vie est basée sur un mensonge : on lui avait toujours dit que sa mère était morte à ses deux ans, mais elle découvre au travers d'une discussion qu'elle est seulement partie, abandonnant sa fille à son sort. "La Pute" comme l'appelle sa grand-mère ne serait jamais préoccupé d'elle...
La narratrice est bien sûr bouleversée, toute son existence est remise en question. Elle ne veut plus être soumise et commence à se rebeller contre cette grand-mère; mais également contre son père qu'elle voyait jusqu'alors comme un héros et qu'elle trouve maintenant de plus en plus pathétique, complètement soumis à sa propre mère. Elle décide d'écrire à sa mère, mais il s'agit plus d'un journal intime qu'elle lui adresse.
Le lecteur va donc la suivre pendant sept longues années, en gros pendant le collège et le lycée. Il s'agit d'un roman sur l'émancipation, sur l'adolescence, le passage de l'enfance à la vie d'adulte, qui peu parfois se faire dans la douleur. Cette jeune fille oscille constamment entre de l'admiration pour cette mère dont elle apprend un peu plus chaque année au fil de ses recherches et la peur de lui ressembler. Lorsqu'elle apprend que sa mère était prof de maths, elle décide de s'intéresser à ce domaine et devient vraiment très douée.
C'est un roman que j'ai vraiment vraiment aimé, je l'ai trouvé bien écrit et je me suis complètement plongée dans la vie pas facile de cette adolescente. J'ai toutefois un gros bémol à apporter, je n'ai pas vu l'intérêt de la relation "bizarre", proche de l'inceste, qui se construit en filigrane entre le père et la fille. Je trouve que ça n'apporte pas grand-chose à l'histoire et que ça fait un peu "cumul de malheur" pour cette pauvre adolescente.
Un roman très fort, que je pourrai recommander aux grands collégiens.
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