15 novembre 2018
La première fOis Que j'ai été deux
La première fois que j'ai été deux
de Bertrand Jullien-Nogarède
Ed. Flammarion jeunesse
14 € / 2018 / 352 p.
La 4ème de couverture : Le scooter de Tom nous emporta loin du monde. Mes bras entouraient sa taille et je laissai ma tête reposer doucement sur son épaule. Je ne crois pas avoir été plus heureuse qu’à cet instant. Juste une fille comme les autres. Il avait suffi qu’un anglais à cravate surgisse de nulle part pour que mes pieds ne touchent plus le macadam.
J'étais vraiment folle amoureuse.
Mon avis : La première fois que j'ai été deux est un roman sur l'amour, sur la relation de couple. Karen a 17 ans, elle ne s'intéresse pas aux garçons contrairement à sa meilleure amie Mélanie qui les collectionne. Mais Tom débarque tout droit d'Angleterre dans leur lycée de banlieue miteux, et Karen tombe folle amoureuse ! Ca tombe bien, Tom aussi tombe amoureux de Karen ! Les voilà partis pour leur première relation amoureuse avec tous les questionnements que cela implique. Mais très vite, Tom retourne vivre en Angleterre. Ils doivent donc vivre leur relation à distance. S'engage alors une relation épistolaire, agrémentée de quelques rares et courts séjours en Angleterre pour Karen.
Karen a une idée bien tranchée sur l'amour : ça ne peut pas fonctionner ! Autour d'elle, elle ne connaît aucun couple qui a marché. Son père a abandonné sa mère quand elle était enceinte, les parents de Mélanie se déchirent quotidiennement. Alors même si elle est amoureuse de Tom et qu'elle a confiance en lui, elle sait que ça ne pourra pas durer.
J'ai beaucoup aimé la première moitié du roman. J'aime bien les réflexions de Karen que je trouve très judicieuses. Et puis sa mère est bibliothécaire alors elles vivent entourées de livres et Karen passe beaucoup de temps à lire, et ça bien sûr ça me plaît ! Tom est quant à lui passionné de musique. Il joue dans un groupe et rassemble des centaines de fans quand il se produit sur scène à Londres.
J'ai trouvé la deuxième partie très redondante. Karen passe son temps à se plaindre et à tout décortiquer en boucle. A vrai dire elle m'a un peu soûlée ! A chaque fois paragraphe je me disais "bon c'est bon, abrège, tu l'as déjà dis cent fois !" (oui Karen est la narratrice)
La fin est très surprenante, à la fois par ce qui se passe dans le couple (que je ne spoilerai pas) : je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas, ça a au moins le mérite d'être original. Mais elle est aussi surprenante pour ce qui se passe au sens plus large, dans la vie de Karen. Là non plus je ne veux pas spoiler. C'est intéressant mais... j'ai trouvé que ça venait comme un cheveu sur la soupe et que du coup ça noyait un peu le propos. C'est avant tout un roman d'amour mais les quarante dernières pages parlent d'autre chose. Je crois que j'aurai préféré que ça se passe à un autre moment dans l'histoire.
Enfin, il y a certaines choses que je n'ai pas aimé dans la façon de voir le monde :
-L'avis très négatif sur les relations de couple qui n'est jamais contrebalancé. C'est déprimant au possible et je ne me suis pas du tout retrouvé dans le schéma "TOUS les couples se séparent ou se déchirent". Dans mon entourage ce n'est clairement pas le cas.
-Au moins une réflexion sexiste qui m'a fait bondir :
"J'aimais Tom sans avoir d'ailleurs à me poser la question. Il était peut-être bien l'homme de ma vie, mais s'il l'était vraiment, il allait devoir patienter un peu. Et puis après tout, j'étais une fille et je lui avais déjà beaucoup donné. Il fallait bien que je me fasse désirer un peu." (p.307)
-La description de la "banlieue", en long et en large, ne correspond pas du tout à la "banlieue" de chez moi. Du coup ça m'a beaucoup gênée dans ma lecture. Là il s'agit clairement d'une banlieue pavillonnaire, alors oui de l'autre côté du périph mais rien à voir avec les barres d'immeubles et les quartiers sensibles... Dommage que l'auteur appuie à ce point sur le côté négatif de cette banlieue, que pour ma part je trouve... presque paradisiaque ^^
Pour ce qui est des passages à Londres, je suis un peu déçue, j'ai eu du mal à m'y retrouver. Je ne sais pas trop pourquoi parce que pourtant les personnages y passent beaucoup de temps mais surement pas de la façon que je connais. De plus, je sors juste de la lecture de Brexit romance qui parle bien plus de Londres, cela a peut-êtrer joué.
Magnifique couverture !
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de Orbe