13 août 2016
Les regards des autres
Les regards des autres
de Ahmed Kalouaz
Ed. Le Rouergue
Coll. Doado
9,20€ / 95 p. / 2016
La 4ème de couverture : « Quand on a peur, on ne croit plus en rien, ni aux belles choses, ni à ceux qui vous disent qu’ils vous aiment. »
Au collège, Laure est la cible d’une bande de filles qui lui font vivre un enfer. Alors, elle rase les murs, encaisse en silence, sèche les cours, craint le pire même quand il ne se passe rien.
Un jour, pourtant, il lui faudra dénoncer ses bourreaux pour se sauver.
Les regards des autres est un roman fort et émouvant sur le harcèlement. Au travers du portrait de Laure, on comprend ce que vivent ses victimes, pourquoi elles se taisent, et comment réagir.
Mon avis : Un regard vraiment juste sur le harcèlement scolaire.
Laure est collégienne, en classe de troisième. Elle est devenue amie avec Eric, Eric que l’on surnomme « Le Barjo », juste parce qu’il est un peu différent : il est gentil et bon à l’école. Ca suffit pour ne pas être apprécié. Depuis ce jour, on ne laisse plus Laure tranquille. Ca fait des mois qu’une bande de filles l’embête : insultes, bousculades, « petite » violence physique… Laure n’en peut plus mais elle n’ose en parler à personne. Alors elle sèche les cours, ou s’isole à l’infirmerie. Elle sèche aussi la cantine, tans pis si elle ne déjeune plus. Heureusement qu’il y a les vacances et sa tante Perrine qui l’accueille à la montagne. Elle peut s’y ressourcer et trouver le courage de continuer à vivre.
J’ai beaucoup aimé ce roman car il est simple et juste. Pas d’aventure extraordinaire pour Laure, juste un quotidien, une famille normale et des camarades de classes lambda. Si les profs de ce livres sont insignifiants, voire même un peu critiqués, j’ai beaucoup aimé la CPE que j’ai trouvée vraiment juste. C’est assez désagréable de voir le nombre de livres qui expliquent à quel point les adultes n’en ont rien à faire du harcèlement, alors que c’est une chose dont on parle tout le temps dans un collège, même si ce n’est vraiment pas facile à régler et qu’on est parfois impuissants. Du coup là j’ai bien aimé que la CPE soit vue de façon positive et qu’elle agisse. Par contre j’ai trouvé dommage que l’auteur, à travers les propos de Laure, fasse croire qu’une infirmière scolaire ne se préoccupe pas de ces « petites » choses car elle a vu de plus graves maladies dans sa carrière d’infirmière. Je pense qu’au contraire les infirmières scolaires sont conscientes que les adolescents peuvent vivre des choses très difficiles (le harcèlement mais aussi les problèmes à la maison ou autre) et elles sont bien souvent là pour aider justement à régler ces problèmes. En tout cas toutes les infirmières scolaires que j’ai pu rencontrer étaient très soucieuses d’aider les élèves pour ce genre de problème.
Un bon roman, à mettre absolument dans un CDI de collège ! Et à conseiller sans scrupules !
+ d’infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis de Takalirsa !
-L'avis de Orbe