EldOradO
Eldorado
de Laurent Gaudé
Ed. J'ai lu
6,10€ / 2009 / 219 p.
La 4ème de couverture : « Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. » Pour fuir leur misère et rejoindre l'« Eldorado », les émigrants risquent leur vie sur des bateaux de fortune... avant d'être impitoyablement repoussés par les gardes-côtes, quand ils ne sont pas victimes de passeurs sans scrupules. Le commandant Piracci fait partie de ceux qui sillonnent les mers à la recherche de clandestins, les sauvant parfois de la noyade. Mais la mort est-elle pire que le rêve brisé ? En recueillant une jeune survivante, Salvatore laisse la compassion et l'humanité l'emporter sur ses certitudes...
Mon avis : Laurent Gaudé est l'auteur que je lis une fois par an, généralement pendant les vacances, pour prendre le temps de le savourer. Cette année, j'ai jeté mon dévolu sur Eldorado car on me l'avait fortement conseillé quand j'ai cherché à faire une liste de livres sur le thème des migrants.
J'avoue qu'Eldorado est le roman que j'ai le moins aimé parmis ceux que je connais de Laurent Gaudé (La mort du Roi Tsongor, Le Soleil des Scorta, Cris, Les oliviers du Négus). Le récit alterne entre deux histoires (qui, on s'en doute vite, se rejoignent à la toute fin). D'un côté, le commandant Piracci retrouve une jeune femme qu'il avait sauvé de la noyade avec d'autres migrants. Cette rencontre est le déclenchement d'une prise de conscience et d'une sorte de décadence de cet homme entre deux âges qui ne se voit pas continuer pendant encore des années à sillonner les mers pour trouver des migrants qu'il enverra dans des camps puis qui seront renvoyés dans leur pays. Il n'en peut plus de ces corps qu'il ne peut pas sauver et qui seront recrachés par la mer. Il ne supporte plus ceux qui sont payés des fortunes pour les faire traverser et qui les abandonnent à leur sort. Alors il décide de laisser tomber. Et c'est là que débute son histoire, sa propre migration sur mer et sur terre.
De l'autre, il y a Soleiman et son frère, qui décident de fuir leur pays et de partir pour l'Europe. Mais le voyage de Soleiman ne se passera pas comme il le pensait. Vite abandonné par son frère, il ira de déceptions en déceptions. Il lui faudra se perdre pour comprendre qui il est vraiment et ce qu'il veut.
Je crois que ce qui m'a gêné dans cette lecture, c'est l'alternance entre les deux récits. Je crois que j'aurai préféré lire les deux séparément, comme deux nouvelles. J'ai trouvé cela difficile d'être coupé dans le récit puis de devoir se remettre dans une autre histoire, et cela régulièrement.
Cela dit, chacune des deux histoires m'a plu et sont vraiment très fortes. Cependant, quand il est question de Lampedusa, je crois que j'ai été trop marquée par Refuges pour m'immerger totalement dans une autre histoire qui s'y passe.
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-L'avis d'Enna