Inna

Inna

de Caroline Fourest

Ed. Grasset

20,90€ / 2014 / 388 p.

La 4ème de couverture: A vingt-trois ans, Inna Shevchenko est célèbre. Qui ne connaît ses yeux verts, ses cheveux blonds couronnés de fleurs, ses seins nus, peints de slogans noirs dénonçant les religions, les dictatures et la prostitution ?
Pourtant, l’icône politique reste une énigme. Qui est vraiment cette élève brillante, éduquée par un père colonel dans l’Ukraine post-soviétique ? Comment a-t-elle découvert l’engagement politique au lycée, au moment de la Révolution orange, avant de se jeter à corps perdu dans le mouvement Femen ? Qui est cette femme battue et arrêtée cent fois, torturée en Biélorussie, fuyant son pays après avoir tronçonné une croix en soutien aux Pussy Riots ?
Caroline Fourest a accompagné Inna dès le premier jour de son exil à Paris. Elle s’est engagée avec elle, parfois contre elle... Lors des combats de rue face à Civitas, pour sauver Amina en Tunisie. Paris serait-elle redevenue la capitale de la révolution ? Bien plus que le portrait d’une héroïne fascinante, ce livre raconte l’odyssée d’une frondeuse tourmentée, tentée par le nihilisme, qui exige en tout la liberté mais s'impose une vie de soldate.
Dans ce récit haletant, tout est vrai : la solitude, la force d’âme, le goût un peu âcre de la vérité. Tour à tour enquêtrice, conseillère, amie, amoureuse et femme libre, Caroline Fourest raconte à la fois ses doutes, leurs combats et leur romance. Et pour la première fois, se livre.

Mon avis : Quand j'ai vu que ce livre sortait, mon petit côté féministe acharnée, souvent mis de côté*, est ressorti et je me suis dit qu'il me le fallait absolument ! Franchement, j'ai eu peur que cet essai soit rébarbatif et/ou compliqué, et bien pas du tout! Ce livre est passionnant, limite mon homme en était jaloux! En fait, ce qui fait le gros plus c'est que Caroline Fourest nous parle d'Inna mais en fait elle écrit un roman. Car tout dans la vie d'Inna Shevchenko est un roman. De son enfance miséreuse de laquelle elle a pu s'extirper en étant une élève brillante à son engagement politique et ses prises de position tranchées, qui menent à des actions radicales, Inna est totalement romanesque. 

Inna Schevchenko a dû fuir l'Ukraine en août 2012. Elle est venue se réfugier à Paris et dès le premier jour, Caroline Fourest, journaliste, essayiste et réalisatrice, la prend sous son aile. Ce livre nous raconte donc l'arrivée d'Inna en France et la mise en place d'un groupe français à vocation internationale. Caroline Fourest est engagée par la télé (france 5?) pour faire un film sur Inna et il est vite décidé de faire un livre également. Cet essai raconte un an dans la vie de Caroline Fourest, un an à suivre Inna et les FEMEN dans tous leurs déplacements français, un an de relation ambigue entre les deux femmes. Cette relation je t'aime/je te hais est bien décrite et prend plus ou moins de place selon les passage. J'avoue que j'ai une ou deux fois trouvé que ça prenait trop d'importance car ça ne m'intéressait pas tant que cela. Caroline Fourest partage l'enthousiasme d'Inna et des FEMEN, on aurait presque envie de s'engager avec elles une fois le livre refermé !

Ce que j'ai aimé avec cet essai c'est qu'on en apprend autant sur Inna Shevchenko que sur Caroline Fourest. Je connaissais celle-ci vaguement de nom mais à la lecture de cet ouvrage, j'ai pu faire de nombreuses connexions ! En fait, j'ai réalisé que j'avais déjà beaucoup entendu parler d'elle sans savoir qu'à chaque fois il s'agissait de la même personne (notamment pour des affaires concernant le mariage pour tous).

Bref, un essai que je conseille sans hésiter, à mettre dans toutes les mains ! Et pourquoi pas dans un CDI de lycée !

+ d'infos :

-La présentation de l'éditeur

-Le blog de Caroline Fourest

*Pour ne citer qu'un exemple : je suis absolument contre la galanterie. Mais je passe mes journée à remercier les collègues masculins qui me tiennent la porte, pourtant j'ai horreur de ça !

Comments

[Warten Kaplan]

Je suis d'accord avec vous: ce livre devrait figurer dans tous les CDI.

La provocation est la seule arme valable contre le mur des immobilismes et des conservatismes. Il faut parfois l'outrance pour que la société réagisse à certains problèmes très graves tels que la maltraitante vis-à-vis des femmes, l'homosexualité, les dictature, la prostitution... Les discussions sur ces sujets souvent s'éternisent trop, allongeant de ce fait la souffrance de ceux-là.

Warten

[cristie]

Oh mais pourquoi pas !