Le sOurire de la guerre
Le sourire de la guerre
de Sylvie Baussier
Ed. Oskar
Coll. Court Métrage
5€ / 73 p. / 2012
La 4ème de couverture : Amitié Guerre Sacrifice
Le résumé de l'éditeur : En 1920, Drebica, un petit village juif, se retrouve coupé en deux : la Pologne s’est arrogé un côté de la rue, et la Russie, l’autre. Icek et Moshe sont désormais séparés de Lev, leur meilleur ami, par une frontière mortelle. Si ces jeunes gens sont enrôlés dans des armées ennemies, ils risquent de s’entretuer ! Pour éviter cette atrocité, Icek refuse de devenir soldat. L’amitié le pousse à un terrible sacrifice. Car non, la guerre ne pourra pas se rire de lui…
Mon avis : La collection Court Métrage présente des textes forts, poignants, qui se lisent d'un trait mais ne s'oublient pas de sitôt. Le Sourire de la Guerre fait partie de ces livres que l'on aimerait faire lire et aimer à tous les jeunes pour qu'ils comprennent l'absurdité de la guerre. Trois amis et voisins, trois adolescents inséparables, sont ici séparés pour d'absurdes raisons de propriété de territoires. Des raisons que personne ne comprend et qui n'intéressent personne.
Ce texte est court mais il n'en est que plus fort. A découvrir !! (et à mettre dans les CDI, dès le collège).
"Le lendemain, les barbelés n'avaient pas bougé. Au petit matin, ils semblaient juste un peu moins dangereux sous la fine couche de neige qui mouchetait leurs pointes acérées. mais c'était une illusion. De l'autre côté de la rue, "côté Lev", les soldats russes étaient revenus. [...] Un militaire avec des décorations à la place du coeur a posé son auguste derrière sur l'une des chaises." (p.21)
" -Qu'est-ce qu'ils demandent quand ils choisissent leurs nouvelles recrues, déjà ? j'ai fait, le ton aussi peu tremblant que possible.
-Un coeur en bon état...
-Des dents en bon état...
-Deux jambes et deux bras...
-Pas de pieds plats...
J'avais tout ce qu'il fallait pour porter un fusil. J'ai craqué. J'ai crié :
-Je veux pas faire la guerre !
Sur le moment, ils n'ont pas compris. Ils ont cru que je crevais de trouille. Mais ce n'était pas ça. J'avais surtout peur de devoir tirer un jour sur ceux que j'aimais." (p.29)
Sylvie Baussier, dont j'avais déjà lu Condamnée à écrire, semble s'intéresser de près aux destinées des adolescents. Et moi, je pense que je vais m'intéresser de plus en plus aux romans de Sylvie Baussier :-)
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-Le site de l'auteure