11 juillet 2011
La guerre des mOndes n'aura pas lieu !
La guerre des mondes n'aura pas lieu !
de Jehan Heliot
Ed. Fleurus
Coll. Mango
2010 /321 p. / 16€
(payé 9,60€ chez Gibert jeune, état neuf)
La 4ème de couverture : Londres, 1887.
Le jeune Herbert G. Wells rêve de devenir écrivain. Puisque son roman a été refusé par les éditeurs, il décide d’embarquer pour l’Amérique. On dit que là-bas, tout à l’ouest, se trouve une cité idéale…
Mais c’est sans compter sans un évènement de taille : l’apparition d’un navire spatial tout droit arrivé de Mars ! A son bord, un fuyard est venu prévenir les hommes d’une catastrophe imminente : une grand invasion se prépare, qui menace rien moins qu’éliminer la race humaine.
Mon avis : J'ai craqué pour cette magnifique couverture et ce titre clin d'oeil (j'adore La guerre de Troie n'aura pas lieu, de Jean Giraudoux). Par contre je ne suis pas une connaisseuse de H. G. Wells, j'ai commencé La guerre des mondes il y a quelques années sans jamais avoir eu le courage de le finir. Bien sûr j'ai vu le film de Spielberg, plusieurs fois, mais à part les tripodes, je crois que rien n'est fidèle au roman d'origine.
Bref, il n'y a pas besoin d'être un fin connaisseur de toutes ces choses pour apprécier le dernier roman de Johan Heliot ! Ce dernier nous emmène à la fin du XIXème siècle, alors que de plus en plus d'Européens apauvris font le voyage jusqu'aux Etats-Unis en espérant avoir une vie meilleure. H.G. Wells fait partie de ceux là : il est persuadé qu'il va pouvoir s'installer en Icarie avec Isabel sa cousine et fiancée. Ils seront confrontés à bien des aventures pendant leur voyage : l'adoption de 4 enfants, une rencontre avec un extraterrestre, un passage par Roswell, un voyage sur Mars... Tout cela dans le but - inconscient - d'éviter la guerre des mondes !
Le début du livre est raconté à la façon d'un roman de la fin du XIXème/début XXème, comme Wells lui-même aurait pu l'écriture ou encore Jules Verne. Cette partie est vraiment sympa, l'histoire se met en place et le suspens également. Puis, la famille nouvellement composée en amenée en pleine science-fiction et là les choses s'enchaînent très vite : visite de Roswell, voyages dans le temps et dans l'espace, rêves chamaniques... Herbert (Wells) n'est pas si surpris car cela ressemble aux romans de science-fiction dont on lui a refusé la publication à Londres. Et étrangement, c'est à lui, "celui qui racontera demain", d'éviter que la Guerre des mondes ne soit réellement déclenchée.
Petit plus : j'ai beaucoup aimé la présence de Thomas Edison dans une grande partie du récit !!
Un récit vraiment agréable à lire, qui donne envie de découvrir tous les titres dont Heliot fait référence dans la postface et qui l'ont inspirés pour ce roman (évidement je suis passée à côté de nombreuses références car je n'ai pas du tout la culture science-fiction).
"Ce qui l'amena à la conclusion suivante, aussi époustouflante qu'irréfutable : le voyageur et sa machine arrivaient d'un autre monde. Mais lequel ?" (p.111)
"C'est simple. Je le sais parce que j'arrive tout droit du futur. Pour moi, la guerre des mondes est terminée. Pour vous, elle n'a pas encore commencé, mais ça ne saurait tarder. Ensemble, nous pouvons l'empêcher." (p.116)
"Dans un certain sens, la technologie martienne pouvait être considérée comme la magie de l'ère moderne, qui voyait s'instaurer le règne de l'électricité." (p.131)
"Nous avons vu en rêve les enfants de feu et celui couleur de nuit, mais nous ne savions pas qu'ils arriveraient aussi tôt. Tu dois être "Celui qui racontera demain". Maintenant que tu es là, tout va pouvoir enfin commencer." (p.148)
"La guerre des mondes n'avait jamais été aussi près de se déclencher. S'il fallait qu'un certain Herbert George Wells, étudiant et écrivain raté, par surcroît utopiste malchanceux, se sacrifie pour que cela ne se produise pas, il y était résolu, car ainsi, se disait-il, son existence n'aurait pas été vaine !" (p.226)
+ d'infos :
-La présentation de l'éditeur
-La critique de Cachou
-La critique de Tousleslivres
-La critique de Madoka
...on veut savoir pourquoi!
Sais-tu qu'à l'adolescence lui aussi il tenait et imprimait lui-même son journal!?