Fille nOire, fille blanche

Fille noire, fille blanche
de Joyce Carole Oates

Ed. Points
7,50 € / 373 p. / 2009

La 4ème de couverture : Genna et Minette partagent une chambre sur le campus. Et c'est tout ce qu'elles ont en commun. Minette est aussi noire, indomptable et solitaire que Genna est blanche, timide et généreuse. Fascinée, Genna fait son possible pour fendre la cuirasse de Minette et devenir son amie. Observant la menace des violences racistes croissantes, elle est sa seule alliée. Pourra-t-elle la sauver ?

Mon avis : Après avoir beaucoup aimé les Délicieuses pourritures, j'ai eu envie de découvrir un autre titre de Joyce Carol Oates. Fille noire, fille blanche est à la fois très ressemblant et très différent du précédent. L'ambiance est un peu la même : l'histoire se passe à la même époque, également sur un campus universitaire. De jeunes étudiantes en sont les héroïnes. Mais alors que Délicieuses pourritures est un roman très court, Fille noire, fille blanche est long et la lecture prend du temps car l'intrigue est plus complexe.

A vrai dire j'ai eu du mal à m'accrocher à cette lecture. Je ne peux pas dire qu'elle m'ait déplue, ce n'est pas le cas. Mais je n'ai pas non plus été très emballée. J'ai eu beaucoup de mal à cerner les personnages, et notamment Minette que je me représente de façon très floue. Je n'arrive même pas à me l'imaginer physiquement, sans parler de son caractère ! Je n'ai pas du tout aimé la répétition du "Par-don", je n'arrive pas à imaginer la façon dont s'est dit. J'ai l'impression que c'est mal traduit... En tout cas ce "pardon" m'a gênée dans ma lecture.
Si Genna est plus facile à cerner, elle m'a aussi beaucoup énnervée. Elle est trop calme, trop "narrateur externe". On n'a pas l'impression qu'elle est vraiment présente sur le campus. Elle paraît transparente, effacée. On a envie de lui crier de s'ennerver, de dire quelque chose, d'agir. Mais Genna est imperturbable...

L'histoire est double dans ce récit : on suit le quotidien de Minette et Genna dans leur chambre sur le campus universitaire. Alors que Genna est bonne élève et travailleuse, Minette agit bizarrement et ne se fait pas d'amis. Au contraire, elle semble même victime d'un harcèlement raciste.

D'autre part, Genna nous fait part de la situation de sa famille. Son père est un avocat réputé, anti-guerre du Vietnam, anti-Nixon, hippie et libertain. Il ne s'intéresse pas à sa famille. Genna entretient avec lui une relation étrange, entre l'adoration et la répulsion. Elle aurait aimé être élevée dans une famille "normale", une famille dans laquelle on va à l'Eglise par exemple. Genna envie beaucoup la passion religieuse de Minette dont le père est pasteur.

Alors que l'on croit lire une histoire de relations entre les noirs et les blancs, ce roman semble plutôt être une sorte de psychothérapie pour Genna qui a des comptes à régler avec son père, sa mère et son frère. J'ai trouvé cela dommage car c'est cette relation entre ces deux univers qui m'avait attiré. Il est vrai que Genna évoque son sentiment de culpabilité d'être blanche et riche. Mais j'aurai aimé que cela soit plus développé.
C'est donc un avis en demi-teinte, je n'ai pas détesté mais à vrai dire je ne le recommanderai pas. Le thème du roman est trop confus et laisse le lecteur perplexe.

+ d'infos :
-La critique d'Azilice
-La critique d'Alexielle
-La critique de Petitepom
-La critique de Jostein
-La critique d'Amanda Meyre

La couverture de la 1ère publication en France.