AgOra
avec Rachel Weisz (Hypatie),
Max Minghella (Davus),
Oscar Isaac (Oreste),
Ashraf Barhom (Amonius),
Michael Longsdale (Then)...
2010 / 2H
Résumé (allociné) : IVème siècle après Jésus-Christ. L'Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l'amour d'Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d'être affranchi s'il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants...
Mon avis : Agora se passe à Alexandrie, tout comme Cléopâtre, mais quelques siècles plus tard. La Grande Bibliothèque a été détruite mais les écrits qui ont pu être sauvés sont amoureusement conservés dans la nouvelle bibliothèque. Les tensions religieuses sont au coeur du récit, structuré en deux parties. Le film commence par la révolte des Chrétiens. Si leur religion est tolérée par Rome, ils en veulent toujours plus et souhaitent que les "païens" romains se convertissent. Hypatie et les étudiants de son école néoplatonicienne sont pris à partie (Hypatie est plutôt agnostique). Ils finiront par céder et tout les romains se convertiront (mais pas elle). Quelques années plus tard (deuxième partie), les Chrétiens en veulent toujours plus et s'attaquent cette fois aux Juifs qui sont les seuls "résistants" encore non convaincus par Jésus. Encore une fois, les émeutes sont violentes. Hypatie finira lapidée!
Au-delà des évènements historiques, ce film met aussi en avant les sciences et plus précisément l'interrogation scientifique. Hypatie veut toujours en apprendre plus. Elle pousse ses étudiants et elle-même fait maintes recherches et expériences pour arriver à comprendre ce qui l'interpelle. Les propos sont très intéressants et on se prend à essayer de chercher avec elle (même si on connaît les réponses^^).
Un péplum "intellectuel" donc (qualificatif du journal Le Monde) mais qui se regarde assez facilement. Les scènaristes ont ajoutés aux faits historiques (qui sont réalistes selon les historiens) une légère romance (mais très très légère!) ce qui permet de capter un large public. Les prises de vue correspondent également au thème : parfois la caméra fait un zoom arrière pour montrer Alexandrie/la Terre depuis l'espace. C'est assez sympathique puisqu'Hypatie et ses étudiants s'interrogent justement sur la place de la planète dans la galaxie.
Les propos tenus dans le films ont une résonnance toute contemporaine, et correspond sans aucun doute au message qu'à voulu faire passer le réalisateur. Les Chrétiens sont ici les "méchants", ce sont eux qui "cherchent la bagarre", qui tuent... Or dans le film ils sont particulièrement reconnaissables. Alors que les romains sont habillés de vêtements clairs et légers, les Chrétiens ont de lourds costumes noirs, souvent avec capuche. Ils ont la peau mate et portent presque tous la barbe. Ils font peur à voir !
J'ai trouvé les images et les couleurs très belles. Elles donnent une ambiance toute particulière au film. Par contre la réalisation est parfois un peu spéciale, comme si Alejandro Aménabar avait souhaité tester différentes façon de tourner (l'exemple le plus flagrant : lors d'une scène, la caméra tourne et les personnages se retrouvent avec les pieds en haut de l'écran... j'ai trouvé ça très bizarre!) Heureusement ces extravagances sont assez rares.
La bande-annonce :
+ d'infos :
-La fiche allociné
-L'avis de Ahes
Ce billet participe au Défi Au coeur de la Rome antique de Soukee ! (4)
(même si on n'est pas ici "au coeur" mais plutôt "à la marge" de la Rome Antique... les romains y sont bien présents)