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30 octobre 2010

Le ramadan de la parOle

9782742766895Le Ramadan de la parole
de Jeanne Benameur

Ed. Actes sud junior
Coll. D'une seule voix (dirigée par J. Benameur)
58 p. / 7,80€ / 2007

La 4ème de couverture : Trois jeunes filles en révolte contre ce qui ne respecte pas la liberté de leur corps. Trois textes qui trouvent dans la parole la force de s'opposer.

Mon avis : Le Ramadan de la parole est un recueil de trois histoires : Même les Chinoises n'ont plus les pieds bandés, Le ramadan de la parole et A l'affiche. Il est très vite lu, étant écrit en gros caractères (note de l'éditeur : "la grosseur du caractère a été spécialement étudiée pour faciliter une lecture à voix haute"). Chacun met en scène une héroïne/narratrice forte, féministe.

Même les chinoises n'ont plus les pieds bandés : le récit met en scène une héroïne du début XXè qui veut gagner son indépendance, ne plus porter de corset, faire des études... Elle rêve d'autre chose que de se marier et tenir une maison, malgré l'éducation stricte que lui donne sa mère. Un texte magifique, très fort, que la narratrice adresse à sa mère.

"Je sais. Je dis trop de choses. Je veux trop de choses. Et je ne suis pas un garçon ! La belle affaire ! Comme s'il fallait être un garçon pour souhaiter vivre libre ! Est-ce qu'être une femme est une malédiction ?" (p.8-9)

"Moi, mon temps, ma mère, j'ai envie de le passer à lire, à m'instruire. Ca vous dérange ? Une bonne épouse ne doit pas en savoir plus que son époux, c'est ça ? Donc une bonne épouse doit être comme le bon vieux cheval du laitier, dotée de belles oeillères ! Mais le monde, ma mère, le monde est vaste ! Je veux apprendre ! Je veux voyager !" (p.12-13)

"Prenez bien garde, ma mère, même votre fille n'a plus le coeur bandé." (p.23)

Le ramadan de la parole : Une jeune fille de quinze ans se révolte contre la façon dont les garçons traitent les filles aujourd'hui et le fait que nombre de filles rentrent dans leur "jeu" pour être "tranquilles".

" J'ai vu des filles se mettre à parler comme ces garçons qui nous gâchent la lumière. Je les ai vues s'habiller comme eux, prendre leur allure, leur langage. Pour être acceptées. Pour être tranquilles." (p.32)

"Même mes frères s'y sont mis. Et ma mère n'a rien dit. Mes frères, je ne vous reconnais plus. Vous dites que vous me protégez". Mais de quoi me protégez-vous ? D'être une femme ? Il faut qu'on se cache pour être respectée ? De quoi ? De vos pensées ? " (p.33)

A l'affiche : La scène se passe dans le métro. Une jeune fille tente de capter le regard de son voisin pour l'empêcher de regarder les publicités qui s'étalent et offre à la vue une femme entièrement dénudée. Cette femme, c'est la mère de la narratrice, une mère dont elle a honte.

"La pose qu'ils t'ont fait prendre ! Esclave d'un parfum. Tes mains liées autour du flacon. Ton visage se détourne. On accroche juste ton regard de côté. Je ne reconnais pas ce regard. Un regard de pute. Ce n'est pas toi. Ce n'est pas toi ! " (p.44)

"Je voudrais crever les yeux de tous les types qui regardent cette affiche. Je voudrais crever les yeux de toutes les femmes qui ne voient que le flacon de parfum et oublient le corps de celle qui pose. Toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas voir qu'il y a là un corps nu juste pour faire vendre." (p.57)

Trois textes magnifiques, à découvrir et à faire partager !!
Dès le collège.

 

Challenge-Jeanne-Benameur

Ce billet participe au challenge Jeanne Benameur organisé par Noukette

+ d'infos :
-Une critique sur Echapées

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Commentaires
P
Oui, elles ne sont pas du tout "enfantines" !
Répondre
M
Je ne connaissais pas du tout ce titre... Mais bien qu'il soit classé en catégorie "junior" ces trois petites histoires ont l'air très intéressantes!
Répondre
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