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23 septembre 2010

Les arbres pleurent aussi

Les arbres pleurent aussi
de Irène Cohen-Janca
et Maurizio A.C. Quarello (dessins)

Ed. Le Rouergue
2009 / 10,50€

La 4ème de couverture : 150 ans, c'est une courte vie pour un marronnier. Menacé par les parasites qui le rongent, l'arbre se souvient de la vie trop courte de cette jeune fille qui vécut deux années clandestines au 263, Canal de l'Empereur. Par sa lucarne, elle l'observait et décrivait dans son journal ses transformations au fil des saisons, signe que le temps passait et que, dehors, la vie continuait... Elle s'appelait Anne Frank, c'était à Amsterdam, pendant la Seconde Guerre mondiale. Au marronnier, maintenant, de raconte son histoire.

Mon avis : Cet album est magnifique !! Il fait partie de la sélection CM2-6ème du Prix des Incorruptibles, et c'est bien mérité ! Le marronnier, présent sur la couverture, est le narrateur de cette histoire. Dans le passé, il fut témoin de l'enfermement de la jeune Anne Frank dans un grenier d'Amsterdam. Il "raconte" aujourd'hui ce dont il se souvient, avant d'être lui-même abattu. La narration est entre-coupée de quelques passages du Journal d'Anne Frank, ce qui permet de voir un second point de vue. C'est une histoire très émouvante pour qui connaît Anne Frank... Et c'est là que le bât blesse ! Anne Frank n'est citée que tardivement dans l'histoire. Du coup, pour un jeune lecteur qui n'aurait pas lu la 4ème de couverture, il est peut-être difficile de recontextualiser le récit.

Le marronnier commence son histoire par un point de vue général sur l'histoire, puis il fait un focus de plus en plus précis, pour se retrouver en 1942 au 263, Canal de l'Empereur. Tous les aspects de la 2nde guerre mondiale sont évoqués : les interdictions pour les juifs, les camps d'exterminations, la clandestinité, la fuite, les batailles, les bombardements, les arrestations, les dénonciations, la gestapo...

Les dessins, qui occupent soit une page entière (format A4), soit une double page, sont très beaux et très tristres. La palette de couleurs est assez restreinte : gris-beige plus ou moins foncé et par-ci par-là des tâches ocres ou vertes (pour les feuilles, selon les saisons) et jaunes (pour l'étoile). Selon les pages, ils permettent de donner une certaine ambiance. Par exemple il y a une page avec Anne à son bureau en train d'écrire, qui prend à peu près un tiers de la page en bas à gauche, et tout le reste est en noir très foncé. Le dessin participe vraiment de l'histoire.

Le message est double : tout d'abord il y a bien sûr le devoir de mémoire, l'arbre veut raconter, il doit raconter car il est le seul témoin. Mais il y a également l'espoir. L'espoir que voyait Anne quand elle l'observait, l'espoir que plus jamais cela ne se reproduira, l'espoir que le nouvel arbre, le petit greffon, n'oubliera pas et permettra aux hommes d'apprendre de leurs erreurs.

Un album qui, au-delà du Prix des Incorruptibles, à toute sa place dans un collège. Je pense qu'il pourrait notamment être utilisé en 3è puisque c'est le niveau où l'on étudie la 2ème guerre mondiale.    

+ d'infos :
-Une critique sur critiques libres
-La critique de Lily
-La critiqe de Clarabel

Challenge Je lis aussi des albums !  : 8/11