12 février 2010
Un mOment RAR autOur de l'Oralité
Mon collège est au centre d'un RAR, un réseau ambition réussite, qui regroupe, en plus du collège, les écoles primaires et maternelles du secteur. Pour tenter d'harmoniser les pratiques dans l'ensemble du RAR et pour faire du lien entre les classes, un stage de deux jours est organisé tous les ans. Cette année, l'accent a été mis sur le travail de l'oralité.
Tous les enseignants du collège étaient conviés. Mais sachant que les élèves n'étaient pas libérés sur cette période, c'était un peu compliqué. Il y avait donc, en plus de moi-même, l'ensemble de l'équipe de français, une collègue d'anglais et un collègue d'EPS. Concernant les professeur des écoles, ils étaient censés être tous libérés et remplacés mais certains n'avaient pas de remplaçants et ont donc dû rester dans leurs classes. Ils étaient donc environ une trentaine. Il y avait également l'ensemble de l'équipe d'assistants pédagogiques (8) et les deux professeurs d'appui.
Le stage était animé par le principal, l'IA-IPR de lettres et une professeur des écoles responsable du secteur.
Voici quelques points que nous avons développé :
L'importance est maintenant de mettre l'accent sur le Socle Commun (puisqu'en 2011 il sera concrètement évalué en 3è). On peut donc travailler les mêmes compétences dans tous les cycles (plus ou moins développées).
Les 3 paliers d'acquisition du socle commun sont en CE1, CM2 et 3è (Brevet).
L'exigence du socle commun est indissociable de l'exigence d'évaluation. Cette évaluation permet de vérifier les progrès de chacun, de prendre en compte les différents rythmes d'acquisition et d'organiser le cas échéant un accompagnement adapté.
Les dispositifs de réussite éducative qui peuvent être mis en place : PPRE, accompagnement éducatif, études surveillées, tutorat, accès à la culture.
Nous constatons que la majorité des élèves ne sait pas vraiment s'exprimer. C'est d'ailleurs peut-être la cause des nombreuses bagarres qui ont lieu en ce moment à la sortie des collèges dans notre secteur (depuis 15 jours le nombre de signalements de faits de violence -en Essonne- est aussi important que d'habitude pour une année). Beaucoup d'élèves ne maîtrisent pas assez de vocabulaire. Certains ont des problèmes physiques (prononciation...) qui les empêche de bien s'exprimer. Tout cela nous incite à mettre l'accent sur l'oral.
Questionner l'élève sur sa langue, sur le vocabulaire. Faire des jeux sur l'éthymologie, l'origine des mots et expressions...
L'enseignant doit être économe de la langue mais explicite de la langue.
Utiliser les techniques du FLE (car de nombreux élèves entendent une autre langue à la maison).
Ne pas confondre participation et prise de parole. Il doit y avoir des moments où l'élève peut vraiment s'exprimer, et pas seulement répondre à une question en quelques secondes. Les enquêtes PISA ont montré qu'un élève français parle en moyenne, pendant tout son collège, seulement 17min.
Ce n'est pas au professeur de reformuler ce que l'élève a voulu dire, mais à l'élève lui-même.
Travailler en rapport avec le cadre européen des langues (6 niveaux : A2 évalué au Brevet pour la LV1).
Définition de prononciation : C'est une compétence physique qui comprend la perception et la production.
L'élève doit savoir discriminer les sons (les différencier) et faire des paires minimales (ex : lou/roue).
On peut travailler sur la piste technique (exercices de prononciation, de diction, s'exercer comme des comédiens, entraînement devant le miroir...), sur la piste pédagogique (reformuler, rendre compte, interagir) et sur la piste citoyenne (provoquer des situations d'écoute, d'échange, simulations d'entretiens d'embauche...)
Les types de textes oraux : annonces publiques, discours, conférences, exposés, sermons, rites, spectacles, commentaires sportifs, informations radio et télé.
Les activités de productions orales : annonces publiques, exposés, jeux de rôles, parler spontanément, lire à voix haute un texte écrit...
L'oral d'Histoire des arts : Il est basé sur le programme d'histoire de 3è. Il dure 15min (5min d'exposé, 10min d'entretien). Les modalités sont définies par l'équipe. Il est évalué par un binôme d'enseignants, dont au moins 1 prof d'histoire ou 1 prof d'arts (BO n°40 du 29/10/2009).
Les corrections collectives des devoirs ne sont pas nécessaires car ceux qui participent sont ceux qui ont déjà bien répondu. Ceux qui on échoué peuvent se sentir encore plus écartés.
Vygotski a théorisé l'oral comme moyen d'accès à la pensée. La pensée doit passer par le langage.
Le Principe de résilience dont parle Boris Cyrulnik dans Le murmure des fantômes.
Travail sur les compétences physiques :
-l'articulation
-le volume de la voix, le placement du corps
-le débit (souffle), la respiration
-la courbe mélodique ou prosodie
-la ponctuatio (signifié)
Faire des exercices devant la classe. Les autres élèves sont les évaluateurs. Travailler en partenariat avec les cours de musique. La voix traduit l'émotion, cela permet donc une gestion de l'émoton (et parfois une gestion de la violence puisque celle-ci est liée à l'émotion).
En maternelle : différencier le "langage en situation" (l'enfant raconte ce qu'il fait) et le "langage d'évocation" (l'enfant raconte/reformule l'histoire qu'il a entendu). Permet compréhension et mémorisation.
Différencier élève en difficulté et élève en échec. Les solutions ne seront pas les mêmes.
Pour Prolonger :
-le socle commun
-Ap-prendre la parole : l'oral aussi ça s'apprend, Eveline Charmeux, ed. Sedrap éducation.
-Enseigner la prononciation du français : questions et outils, Bertrand Lauret, ed. hachette.
-Prendre en charge la difficulté (élève en difficulté / élève en échec)