La Brigade de l'Oeil
La Brigade de l'oeil
de Guillaume Guéraud
Ed. du Rouergue
Coll. DoAdo
407 p. / 14€ / 2007
La 4ème de couverture : Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l'ensemble du territoire. La propagande matraque : Les photographies sont nocives. Le cinéma rend fou. La télévision est l'opium du peuple. Les agents de la Brigade de l'oeil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation et les pupilles de ceux qui en possèdent. Parce qu'un bon citoyen est un citoyen aveugle.
Kao a 15 ans. Il ne craint pas les images. Elles le fascinent. Après le lycée, il traîne dans les rues de Bradwords pour en distribuer clandestinement. Une rumeur circule : des films auraient survécu. Ils seraient enfouis quelque part dans l'île. Kao est prêt à risquer gros pour les sauver des flammes.
Mon avis : Un nouveau roman de Guillaume Guéraud ! Après Je mourrai pas gibier et Le contour de toutes les peurs, La Brigade de l'oeil est un peu différent puisqu'il se passe dans le futur (2037). En 2017, sur l'île de Rush Island, a lieu une Révolution. L'impératrice Harmony a pris le pouvoir et décrété que toutes les images étaient désormais interdites. Toutes les machines permettant d'en produire ont été détruites, les personnes ayant un travail en rapport avec l'image sont éxécutées. C'est la Loi Bradbury. La thése étant que les images sont la cause de toute la violence présente dans la société. La Brigade de l'oeil est créée pour surveiller la population : quiconque est trouvée avec une image se fait immédiatement griller les pupilles.
A la place des images, c'est la littérature qui est vénérée : les prénoms viennent des héros des romans, les rues ont des noms d'auteurs, mêmes les lignes de bus sont désignés par des titres de grandes oeuvres.
20 ans plus tard, la Brigade de l'oeil continue son travail. Mais la résistance s'est organisée : elle deale clandestinement des images et recherche activement tous souvenirs du cinéma et de la photographie (documents, machines...)
Le récit alterne les chapitres consacrés à Falk, membre de la Brigade depuis la première heure, et ceux consacrés à Kao, adolescent qui rejoint la résistance. Cette alternance permet de voir le point de vue des deux côtés et de comprendre chaque camp. Il n'y a donc pas vraiment de "gentils" et de "méchants". Malgré les atrocités qu'il commet, Falk est persuadé qu'il oeuvre pour le bien.
Ce livre permet de réfléchir sur l'impact des images, les conséquences qui peuvent être négatives (violence, pornographie...) mais également positives, notamment à travers l'art (cinéma, photographie...). Il s'agit d'un véritable hymne au cinéma puisque le narrateur cite de nombreux réalisateurs et titres de films.
Mais c'est avant tout un hymne à la culture, que ce soit à travers les images ou le texte, culture qui permet d'être libre, de s'évader et de se souvenir.
Pour un public de fin de collège et lycée.
Extrait : " "Ne jugez pas un livre d'après sa couverture" - Ray Bradbury. "Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé" -Montesquieu. "Une bibliothèque est un foyer" - Charles Bukowski. "
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-La critique de Télérama