Ceux Qui saurOnt

Ceux qui sauront
de Pierre Bordage

Ed. Flammarion
Coll. Ukronie
344 p. / 15€ / 2008

La 4ème de couverture : "Jean et Clara devraient bientôt se séparer : elle regagnerait Versailles, il retournerait dans la clandestinité.
-Pourquoi êtes-vous allé à l'école ? demanda-t-elle.
-Je voulais apprendre.
-Et qu'avez-vous appris ?
-L'alphabet, l'écriture, l'arithmétique... comme tout écolier, je suppose.
-Vous comptiez en faire quoi ?
Il haussa les épaules.
-Je ne sais pas au juste. Ceux qui gouvernent savent, alors je pensais que c'était bien de savoir.
Que ça améliorerait ma vie."

Et si le passé avait été différent, quel serait notre présent ? Un monde scindé en deux. Les riches détenant le savoir, les pauvres condamnés à l'ignorance. Il y a ceux qui acceptent, s'oublient dans le silence. Mais il y a ceux qui se battent pour qu'une société plus juste émerge enfin.

Mon avis : La collection Ukronie impose à l'auteur la contrainte d'imaginer quel serait le présent si un évènement du passé n'avait pas eu lieu. Dans Ceux qui sauront, Pierre Bordage imagine que la Révolution française a été un échec, que la monarchie est toujours en place et surtout, que Jules Ferry n'a pas réussi à imposer l'école obligatoire pour tous. Dans la France de 2008 décrite dans ce roman, l'école est interdite au peuple. Seul les nobles peuvent en profiter. Néanmoins, des écoles clandestines se développent un peu partout.
Jean, pris en flagrant délit d'apprentissage clandestin, doit se sauver pour échapper à la prison. Clara est une jeune fille noble qui refuse l'avenir qu'on lui propose : un mariage avec un inconnu, censé aider son père dans sa conquète de la noblesse. Après une brève rencontre, Jean et Clara tentent de se retrouver pendant tout le récit.

Ceux qui sauront est un remarquable roman qui montre la chance que nous avons de vivre dans un pays comme le notre mais qui dénonce également certaines dérives qui ont lieu actuellement. La thèse d'origine est que l'homme a une intelligence innée, qu'il peut se battre pour ses droits et ses rêves, même si cela est très dangereux. C'est un roman assez noir, plein d'espoir mais paradoxalement pas naïf ni idéalisé. Certains passages, comme la marche de Clara dans la nuit enneigée ou encore la fusillade générale, sont assez difficiles.

Pour un public de collégiens et lycéens.   

+ d'infos :
-La critique sur Echangeons nos lectures
-Le site officiel de Pierre Bordage
-Présentation de la collection