22 mars 2009
Les fragmentés
Les fragmentés
de Neal Shusterman
Ed. du Masque
Coll. MSK
446 p. / 2008 / 13,50€
La 4ème de couverture : Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d'être signée. Elle stipule que l'on peut "fragmenter" un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à "résilier" un enfant rétroactivement sans mettre fin à sa vie.
Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu'ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.
Thriller d'anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l'indépendance et la quête de soi.
Mon avis : J'ai adoré ce roman!!! Au-delà du roman d'anticipation comme on en lit beaucoup, Les fragmentés nous amène à réfléchir sur des thèmes comme l'avortement, le don d'organes, l'existence de l'âme...
Après une guerre qui a vu s'affronter les pro-vie et les pro-choix (qui pourraient s'assimiler aux pour ou contre l'avortement), une loi a été votée : à partir du moment où il est conçu, un bébé doit naître et être élevé. Mais entre 13 et 18 ans, ses parents peuvent décider de le "fragmenter", ce qui consiste à séparer tous les organes de son corps pour les donner à des gens qui en auraient besoin.
Les personnages principaux, Connor, Risa et Lev se battent pour ne pas être fragmentés. Ils vont passer de lieux en lieux, toujours dans l'espoir qu'on les laissera vivre. C'est donc également un récit initiatique puisque les 3 héros vont devoir changer leurs pensées et évoluer vers le meilleur d'eux-même.
Niveau : lycée ou fin de collège (mais bons lecteurs).
Quelques extraits :
"Ils étaient galvanisés par l'adrénaline, et parfois même par des substances illégales - nicotine, caféine, ou pire encore." (p.58)
"Avant, ils nous traitaient de Noirs, t'imagines ? Après, il y a eu ce mec, un artiste métis. Il est devenu célèbre pour avoir peint des Blacks, dans le sud du pays. La couleur qu'il utilisait le plus, c'était le sienne brûlée. les gens ont grave adoré, et c'est resté. [...] Du coup ils ont choisi une autre couleur pour les Blancs : le sienne naturelle. c'était beaucoup mieux comme mots. Pas de jugement de valeur." (p.166)
"Picasso a été obligé de prouver au monde entier qu'il savait peindre avant de commencer à mettre des yeux n'importe où et des nez dans les tibias. Si tu peins mal parce que tu peux pas faire mieux, t'es un loser. Mais si tu le fais parce que c'est comme ça que tu veux faire, alors t'es un artiste." (p.170)
+ d'infos :
-la présentation de l'éditeur
-la fiche Ricochet
Commentaires sur Les fragmentés
- Je n'ai pas lu "Les fragmentés" mais tout ça me rappelle un peu le roman d'Éric Emmanuel Schmitt "Lorsque j'étais une œuvre d'art" sur l'instrumentalisation du corps, le culte de la beauté, une réflexion sur l'art moderne et le "body art" ainsi qu'une fable moderne sur la quête de soi et l'humanité. J'avais beaucoup aimé.